L’auteur de 80 ans, très critique envers Alger, est détenu depuis novembre 2024 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. La sentence sera connue le 27 mars.
Une peine de dix ans de prison et une amende de 1 million de dinars (environ 6 887 euros) ont été réquises, jeudi 20 mars, contre Boualem Sansal, 80 ans, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger. Le verdict est attendu pour le 27 mars. L’écrivain franco-algérien, incarcéré en Algérie, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». Critique du pouvoir algérien, l’auteur du Serment des barbares et de 2084 : la fin du monde a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre.
Atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué
Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard, fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation, notamment « atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ». Selon l’accusation, l’écrivain a tenu des propos portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien. Cela fait notamment référence à des déclarations faites en octobre au média français Frontières, réputé d’extrême droite, qui reprennent la position du Maroc, selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
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Son procès a eu lieu, « ce jeudi 20 mars, dans des conditions ordinaires, sans dispositions particulières », selon le journal arabophone Echorouk, qui a noté que M. Sansal avait « préféré assurer lui-même sa défense » et n’était assisté d’aucun avocat. Par ailleurs, l’avocat français de l’écrivain, François Zimeray, a annoncé le 11 mars vouloir saisir plusieurs organes de l’ONU pour dénoncer une « détention arbitraire » de M. Sansal, dont il a assuré qu’il n’avait pas un accès normal à des avocats ni à des soins médicaux. Des affirmations rejetées par le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, qui a affirmé que l’écrivain avait décidé de son propre chef de se défendre seul et qu’il poursuivait son traitement contre le cancer.
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Paraissant « en bonne santé » , selon le journaliste d’Echorouk, M. Sansal a nié jeudi toute intention de porter atteinte à l’Algérie, assurant n’avoir fait qu’« exprimer une opinion comme tout citoyen algérien ». Selon Echorouk, il a admis n’avoir pas mesuré le fait que ses déclarations pouvaient être considérées comme portant atteinte aux institutions algériennes, et affirmé être « un Algérien aimant son pays », sans qu’il ne puisse y avoir « aucun doute sur son patriotisme ».
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Contexte de tensions entre Alger et Paris
L’affaire Sansal a aggravé les tensions entre Paris et Alger, dont les relations s’étaient brutalement dégradées après la reconnaissance, en juillet 2024, par Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental. Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l’ONU, est le théâtre d’un conflit depuis cinquante ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto environ 80 %, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
Depuis, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et menacé la France d’autres représailles.
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