Afrique : une dette publique multipliée par quinze en trois décennies

Afrique : une dette publique multipliée par quinze en trois décennies

Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a fait cette révélation lors du dialogue du G20-Afrique.

La dette publique africaine atteint désormais des niveaux préoccupants. Selon Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine (UA), la dette du continent continue de croître sous l’effet combiné du coût élevé des emprunts et du manque d’accès à des financements concessionnels.

Aujourd’hui, l’endettement public africain est estimé à près de 1 800 milliards de dollars, contre environ 120 milliards en 1990, soit près des deux tiers du PIB continental. Une situation qui fragilise davantage des économies dont la croissance moyenne ne dépasse pas 3 à 4 % par an.

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Le poids du service de la dette grève les budgets nationaux

Lors du dialogue du G20-Afrique sur la viabilité de la dette, tenu lundi à Addis-Abeba, le président de la Commission de l’UA, représenté par la commissaire de l’UA à l’économie, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux mines Francisca Tatchouop Belobe, a tiré la sonnette d’alarme, en déclarant que le service de la dette africaine a dépassé 70 milliards de dollars en 2024, absorbant une part grandissante des recettes publiques. «De nombreux gouvernements africains consacrent aujourd’hui plus de ressources au remboursement de la dette qu’à l’investissement dans le développement humain», a-t-il déploré.

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Selon lui, 57 % de la population africaine vit dans des pays où le service de la dette dépasse les dépenses sociales, limitant considérablement la capacité des États à financer la santé, l’éducation ou les infrastructures.

Un appel à repenser l’architecture financière mondiale

Pour le président de la Commission de l’UA, la crise actuelle met en évidence les failles d’un système financier international obsolète, fondé sur des critères de solvabilité inadaptés aux réalités africaines. «Le véritable enjeu n’est pas seulement de gérer la dette, mais de repenser le système financier international qui perpétue ces déséquilibres», a-t-il affirmé. Il plaide pour un nouveau pacte financier mondial, fondé sur une responsabilité partagée et une meilleure prise en compte des spécificités économiques africaines.

Lire :  Économie : six pays concentrent la moitié de la dette extérieure africaine en 2025

Le G20 appelé à jouer un rôle moteur

Mahamoud Ali Youssouf a également exhorté le G20 à prendre ses responsabilités dans la refonte de cette architecture financière. Sous la présidence sud-africaine, le groupe a amorcé des avancées, notamment avec la création d’un groupe d’experts sur l’Afrique, symbole d’un passage de la consultation à la co-construction.

Cet évènement est selon lui une opportunité décisive pour remettre en question certaines idées reçues, proposer des réformes concrètes et améliorer l’accès du continent à des financements plus équitables.

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