RDC : les ministres Kazadi et Rubota interdits de quitter le territoire

Ils sont accusés de détournement de deniers publics destinés à l’accès à l’eau potable en zone rurale. Des poursuites judiciaires ont été engagées.

Les ministres des Finances, Nicolas Kazadi, du Développement rural, François Rubota Masumbuko et son prédécesseur Guy Mikulu Pombo, sont interdits de quitter, leur pays, la République Démocratique du Congo. Dans une correspondance adressée le 27 avril au directeur général de la DGM (Direction générale de migration), Firmin Mvonde Mambu, le procureur général près la Cour de cassation, précise que cette restriction est prise dans le but d’empêcher que les mis en cause « ne puissent se soustraire aux procédures judiciaires engagées contre eux ».

Les trois personnalités sont soupçonnées dans une enquête en cours, de détournements des fonds publics. Ils sont au cœur d’un scandale de corruption qui défraie la chronique depuis quelques semaines en RDC. Une affaire concernant des allégations de surfacturations dans un contrat de forages et stations de traitement d’eau en zone rurale. Samedi 27 avril en soirée, Nicolas Kazadi a été débarqué d’un vol alors qu’il était attendu par la délégation du président Félix Tshisekedi à Berlin et à Paris, selon plusieurs sources aéroportuaires. Son passeport diplomatique lui aurait même été confisqué.

LIRE AUSSI: Médias africains: les défis du changement

 

Dans une autre lettre diffusée le 28 avril sur les réseaux sociaux et dont l’authenticité n’a pu être confirmée, Nicolas Kazadi demande lui-même au procureur général Mvonde d’enquêter sur ce fait qui lui est reproché. Il suggère aussi la même enquête dans un autre dossier de surfacturations présumées, concernant l’installation de lampadaires à Kinshasa. Le ministre des Finances, sur ces rumeurs, s’était défendu de toute infraction lors d’un briefing tenu le 24 avril aux côtés du porte-parole du gouvernement. Il avait affirmé avoir demandé aux parties prenantes à ces contrats de réduire les coûts. « S’il y a des gens qui ont surfacturé, ce n’est certainement pas moi », avait-il dit à propos des forages, en trouvant triste d’être mis en cause par la rumeur. « Est-ce que ces rumeurs sont faites pour nuire ? Est-ce que c’est de bonne foi ? Je n’en sais rien », ajoutait-il.

Notre Afrik avec AFP