Arrivé une première fois à la tête de l’État entre 1979 et 1992, il avait perdu le pouvoir avec l’instauration du multipartisme, battu dans les urnes par Pascal Lissouba.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, âgé de 82 ans, a été officiellement désigné mardi 30 décembre candidat de son parti à l’élection présidentielle prévue en mars 2026. Une investiture qui ouvre la voie à une nouvelle candidature de celui qui dirige le Congo-Brazzaville depuis plus de quarante ans, de manière continue ou intermittente.
Un parcours politique marqué par la longévité
Au pouvoir une première fois entre 1979 et 1992 sous le régime du parti unique, Denis Sassou Nguesso avait été battu lors de l’avènement du pluralisme politique par Pascal Lissouba. Il est revenu aux affaires en 1997 à la suite d’une guerre civile, avant d’être élu en 2002 puis reconduit en 2009. En 2015, une révision constitutionnelle a levé la limitation du nombre de mandats présidentiels, lui permettant de se maintenir à la tête de l’État.

La désignation a été annoncée à l’issue du sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail (PCT), organisé du 27 au 30 décembre. Selon Antoinette Kebi, deuxième rapporteure du congrès, Denis Sassou Nguesso a été investi candidat du parti pour la présidentielle de mars 2026. Il a par ailleurs été élevé au rang de «Très grand camarade» du parti, sous les applaudissements des congressistes.
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Un parti mobilisé, un président absent
Principale force de la majorité présidentielle, le PCT a réuni plus de 3 000 délégués venus de l’ensemble du pays et de la diaspora. Le chef de l’État n’a toutefois pas pris part aux travaux du congrès. Le scrutin présidentiel est fixé au 22 mars 2026, tandis que les forces de défense et de sécurité voteront de manière anticipée, une pratique déjà observée lors des précédentes élections.
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La décision du PCT a suscité de nombreuses réactions critiques. Des acteurs de la société civile et des responsables politiques de l’opposition dénoncent une confiscation du pouvoir et appellent à une alternance démocratique. Pour Trésor Nzila, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), cette investiture illustre «un système verrouillé, nourri par la corruption et l’impunité», et compromet toute perspective de changement.
Un appel renouvelé à l’alternance
Du côté de l’opposition politique, Clément Mierassa, leader du Parti social-démocrate congolais (PSDC), estime que le choix de Denis Sassou Nguesso traduit la volonté du PCT de conserver le pouvoir à tout prix. Une position qu’il qualifie de «moment triste» pour le pays. En avril 2023, plusieurs partis sans représentation parlementaire avaient déjà formé une Alliance pour l’alternance démocratique en 2026.
Notre Afrik avec AFP








