Soixante-cinq ans après l’indépendance, le président béninois considère que l’essentiel est assuré : l’unité du pays reste forte, l’intégrité de son territoire est maintenue et les fondements de la Nation se trouvent renforcés.
Le président de la République, Patrice Talon, s’est exprimé le mardi 23 décembre 2025 à Porto-Novo devant les députés à l’occasion de son message sur l’état de la Nation. Une prise de parole particulière, qui s’apparente à son dernier exercice du genre devant la représentation nationale après près de dix années à la tête de l’État. Pour la dixième fois depuis son accession au pouvoir, le chef de l’État faisait face aux élus. Dès l’entame, il a reconnu le caractère singulier de ce rendez-vous institutionnel, confiant son émotion à l’idée de s’exprimer une ultime fois devant le Parlement en tant que président de la République.
Un regard sur le chemin parcouru
Patrice Talon a tenu à préciser le cadre de son intervention. Il ne s’agissait pas, selon lui, d’un bilan exhaustif de ses deux mandats, mais d’une réflexion sur l’état actuel du pays et le parcours accompli depuis 2016. Soixante-cinq ans après l’indépendance, le président estime que l’essentiel est sauvegardé : l’unité nationale demeure solide, l’intégrité territoriale est préservée et les bases fondamentales de la Nation ont été consolidées. À ses yeux, le Bénin dont il a hérité est aujourd’hui plus stable et mieux structuré, prêt à affronter les défis de son développement.
Un pays en mutation, selon le chef de l’État
Élargissant son propos, Patrice Talon s’est interrogé sur la trajectoire empruntée par le pays : indépendance économique accrue, progrès en matière d’emploi, d’éducation et de formation professionnelle, regain de fierté nationale. À ces différentes questions, le président a répondu de manière affirmative, suscitant les applaudissements de l’hémicycle.
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Pour lui, les avancées observées reposent avant tout sur une transformation profonde des mentalités. Il a mis en avant un nouvel état d’esprit collectif, fait d’efforts partagés et de sacrifices consentis, qu’il considère comme le moteur principal des changements engagés.
Réformes politiques : une détermination intacte
Sur le plan politique, le chef de l’État n’a pas éludé les débats et les critiques suscités par les réformes mises en œuvre. Il a reconnu l’existence de divergences, tout en assumant pleinement les choix opérés. Selon Patrice Talon, les transformations nécessaires ne peuvent être efficaces si elles restent inachevées. Il a ainsi défendu la refonte du système politique et institutionnel, estimant qu’elle est indispensable pour adapter le pays à ses réalités et assurer un développement durable. Cette position fait notamment référence aux réformes électorales et à la récente révision de la Constitution.
Sécurité nationale : hommage aux forces républicaines
Le ton s’est fait plus solennel lorsque le président a abordé la question sécuritaire. L’ensemble des députés s’est levé pour saluer les forces de défense et de sécurité, auxquelles Patrice Talon a rendu un hommage appuyé pour leur loyauté à la République, notamment lors des événements du 7 décembre 2025. Il a attribué cette tentative de déstabilisation, rapidement maîtrisée, à des individus qualifiés de marginaux, soutenus selon lui par des acteurs internes et externes mus par des intérêts personnels. Le président a également salué la mobilisation des institutions et de la population béninoise qui ont unanimement condamné cette tentative de coup de force.
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Reconnaissance et regard vers l’avenir
En conclusion, Patrice Talon a exprimé sa gratitude à l’endroit des députés des différentes législatures avec lesquelles il a travaillé, ainsi qu’aux Béninois, tant à l’intérieur du pays qu’au sein de la diaspora, pour la confiance renouvelée lors des scrutins de 2016 et de 2021. Affirmant avoir servi avec engagement et sincérité, il a reconnu ne pas avoir tout accompli, tout en se disant convaincu que des avancées majeures ont été réalisées collectivement.
Enfin, le président s’est projeté vers 2026, année électorale marquée par les communales, les législatives et la présidentielle. Il a assuré que ces échéances se dérouleront dans un climat apaisé, appelant à la sérénité et à la responsabilité de tous les acteurs politiques.
