Sénégal : Sonko sollicite la réouverture de son dossier pour diffamation

Sénégal : Sonko sollicite la réouverture de son dossier pour diffamation

Devant les journalistes, la défense du Premier ministre sénégalais a évoqué une «conspiration politico-judiciaire» et affirmé son intention de rétablir la vérité des faits.

Le collectif des avocats du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé lundi le dépôt d’un recours visant la révision du procès ayant conduit à sa condamnation pour diffamation. Lors d’une conférence de presse, la défense a dénoncé ce qu’elle qualifie de «conspiration politico-judiciaire» et a affirmé vouloir rétablir la vérité judiciaire autour de cette affaire.

La défense dénonce une atteinte grave aux droits

Prenant la parole, Me Ciré Clédor Ly, l’un des avocats du Premier ministre, a salué l’initiative judiciaire comme «un motif d’espoir» pour le Sénégal et au-delà. Il a estimé que son client avait été victime de violations graves de ses droits fondamentaux, évoquant des comparutions imposées, des menaces contre sa sécurité et des décisions judiciaires qu’il juge contraires aux principes d’un procès équitable.

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L’avocat a notamment critiqué le refus de la Cour suprême d’examiner un recours en inconstitutionnalité, ainsi que la rapidité avec laquelle le Conseil constitutionnel avait invalidé la candidature de M. Sonko à la présidentielle sur la base d’une décision non encore définitive à l’époque.

Un débat clos sur l’éligibilité, selon les avocats

Sur la question du statut politique du Premier ministre, Me Ly s’est montré catégorique, affirmant que son client demeure électeur et éligible. Selon lui, toute polémique autour de cette question serait désormais «sans fondement juridique».

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Le collectif d’avocats soutient que la procédure judiciaire engagée contre Ousmane Sonko relevait d’un complot politique impliquant des acteurs nationaux et internationaux. Contrairement à une amnistie, qui efface uniquement la peine, la révision du procès permettrait, si elle est acceptée, d’annuler intégralement la condamnation et d’ouvrir la voie à une réparation du préjudice subi.

La défense a également appelé Mame Mbaye Niang, actuellement à l’étranger, à revenir s’expliquer devant la justice. Si la commission de révision venait à donner suite à cette requête, le procès pourrait constituer un précédent majeur dans l’histoire judiciaire du Sénégal, selon les avocats, qui parlent d’un dossier emblématique d’une «conspiration politico-judiciaire» ayant porté atteinte à l’image de la justice sénégalaise.

Lire : Sénégal : la justice valide la condamnation pour diffamation d’Ousmane Sonko

Une condamnation aux lourdes conséquences politiques

Ousmane Sonko avait été poursuivi à la suite d’une plainte déposée par Mame Mbaye Niang, alors ministre du Tourisme. Le différend portait sur des déclarations de M. Sonko affirmant que son accusateur avait été cité dans un rapport de l’Inspection générale des finances concernant des irrégularités liées au Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).

En mars 2023, le tribunal de grande instance de Dakar avait reconnu M. Sonko coupable de diffamation et d’injures publiques, le condamnant à une peine de prison avec sursis et au versement de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Cette décision avait été confirmée en appel en mai 2023, avec une peine de six mois avec sursis, entraînant son inéligibilité à la présidentielle de 2024. En juillet 2025, la Cour suprême avait définitivement entériné la condamnation.

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