Cet évènement malheureux est le deuxième rapt massif en moins d’une semaine, faisant suite à l’enlèvement de 25 lycéennes dans le nord-ouest. Les kidnappings de groupe demeurent courants dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Plus de 200 élèves et membres du personnel de l’établissement catholique St. Mary, dans l’État du Niger (centre du Nigeria), ont été capturés vendredi 21 novembre, a indiqué l’Association des chrétiens du Nigeria (CAN). Il s’agit du deuxième enlèvement d’ampleur en une semaine, après l’attaque ayant visé 25 lycéennes dans le nord-ouest du pays. Les rapts collectifs restent fréquents au Nigeria, particulièrement depuis le traumatisant enlèvement des près de 300 jeunes filles de Chibok par Boko Haram en 2014.

Un établissement pris pour cible en pleine nuit
Selon la CAN, «215 élèves et étudiants ainsi que 12 enseignants» auraient été emmenés par des groupes armés. L’information a été confirmée après une visite du président régional de l’association, Bulus Dauwa Yohanna, qui précise que certains élèves ont réussi à s’enfuir durant l’assaut.
Les premières déclarations faisaient état d’un kidnapping uniquement de filles, mais l’organisation a ensuite confirmé que des élèves des deux sexes figuraient parmi les victimes. Les autorités de l’État du Niger n’ont pas encore publié de bilan officiel. Le gouvernement local a néanmoins ordonné la fermeture temporaire de tous les internats de la zone, reprochant à St. Mary d’avoir rouvert ses portes sans autorisation, exposant élèves et personnel à un «risque évitable».

Forces de sécurité mobilisées
La police nigériane a annoncé le déploiement d’unités spécialisées, appuyées par des militaires, pour ratisser les forêts environnantes. Une source onusienne citée anonymement estime que les victimes auraient été transportées vers la forêt de Birnin Gwari, dans l’État voisin de Kaduna, un refuge connu pour plusieurs bandes criminelles liées au groupe jihadiste Ansaru.
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Cette attaque survient seulement quelques jours après l’enlèvement de 25 lycéennes dans l’internat de Maga, dans l’État de Kebbi. L’identité des ravisseurs reste à ce stade incertaine : groupes jihadistes ou gangs armés, les autorités n’ont pas tranché.
Tensions politiques et réactions internationales
Le président nigérian Bola Tinubu a annulé ses déplacements internationaux prévus vendredi. Son vice-président, Kashim Shettima, le représentera donc au sommet du G20 en Afrique du Sud. Ces enlèvements surviennent alors que le président américain Donald Trump menace d’une intervention militaire au Nigeria, invoquant des accusations de persécutions visant les chrétiens du pays. Un discours alimenté par des élus conservateurs et certaines organisations de défense des chrétiens aux États-Unis.
Lire : Nigeria : l’enlèvement de 25 lycéennes émeut
Le gouvernement d’Abuja rejette ces accusations, affirmant que les violences touchent les Nigérians «quelle que soit leur confession», tout en disant être engagé dans des discussions avec Washington concernant une éventuelle coopération sécuritaire.
Une attaque d’église et de nouvelles fermetures d’écoles
Mardi, une attaque contre une église d’Eruku, dans l’ouest du pays, a fait deux morts. Le secrétaire de la paroisse, Michael Agbabiaka, a affirmé que 35 fidèles auraient été enlevés, un chiffre que la police n’a pas confirmé. À la suite de cette attaque, plusieurs circonscriptions de l’État de Kwara ont décidé de fermer temporairement leurs écoles.
Les autorités des États de Katsina (nord) et du Plateau (centre) ont elles aussi annoncé la fermeture de l’ensemble de leurs établissements primaires et secondaires. Au niveau fédéral, le ministère de l’Éducation a suspendu l’activité de 47 lycées dits “unitaires”, situés principalement dans le nord.
Notre Afrik avec AFP







