Cameroun : le gouvernement met en garde contre toute proclamation anticipée

Cameroun : le gouvernement met en garde contre toute proclamation anticipée

Face à la presse ce 10 octobre, le ministre Paul Atanga Nji a dénoncé, sans le nommer, un candidat soupçonné de vouloir s’autoproclamer vainqueur depuis sa région natale.

À quelques heures du scrutin présidentiel prévu ce dimanche 12 octobre, les autorités camerounaises ont lancé un avertissement, déclarant qu’aucune annonce de victoire ne sera tolérée avant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel.

Lors d’une conférence de presse tenue hier vendredi 10 octobre au ministère de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a dénoncé, sans le nommer explicitement, le comportement d’un candidat qu’il soupçonne de vouloir s’autoproclamer vainqueur depuis sa région d’origine. « Je ne cite personne, mais chacun saura se reconnaître dans mes propos », a-t-il déclaré, ajoutant que toute tentative de troubler le processus électoral exposerait ses auteurs à de lourdes sanctions judiciaires.

Contexte tendu à l’approche du vote

Cette sortie intervient dans un climat politique tendu, au lendemain d’un grand rassemblement d’Issa Tchiroma Bakary à Maroua, dans le nord du pays, région stratégique en raison de sa forte densité électorale. Devant une foule nombreuse, le candidat a appelé ses partisans à « défendre leur vote » et à « veiller à l’intégrité du scrutin », évoquant la possibilité de fraudes.

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Le même jour, l’équipe de campagne du candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FNSC) a signalé la suspension de l’accès à plusieurs de ses comptes sur les réseaux sociaux, sans qu’une explication officielle ne soit fournie. Une mesure perçue par certains comme une tentative de limiter la communication d’un candidat dont la popularité semble croissante.

Un scrutin à fort enjeu

Le président sortant, Paul Biya, 92 ans, en lice pour un nouveau mandat, reste le favori d’un scrutin à un seul tour. Il affronte une opposition fragmentée, dans un pays où la majorité des électeurs (environ 7,8 millions) n’ont connu que son règne, entamé en 1982. Les précédentes élections se sont toujours soldées par des victoires écrasantes du chef de l’État sortant, souvent au-delà des 70 % des voix.

Lire : Cameroun : les électeurs appelés aux urnes le 12 octobre pour la présidentielle

En parallèle, plusieurs organisations citoyennes ont annoncé leur intention de compiler les résultats en toute indépendance, afin de garantir la transparence du processus. Une initiative qui n’est pas du goût du gouvernement, qui y voit une tentative de remise en cause de l’autorité électorale.

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