Pour remplacer la Française Audrey Azoulay à la tête de cette organisation, les deux candidatures en compétition sont celle de l’Égyptien Khaled El-Enany et celle du diplomate congolais Firmin Edouard Matoko.
La course à la succession de la Française Audrey Azoulay à la tête de l’UNESCO s’intensifie. Gabriela Ramos, ancienne candidate mexicaine, a officiellement retiré sa candidature le 22 août 2025. Elle s’était lancée dans la course en mars de la même année, avec un programme axé sur une UNESCO « plus forte, plus inclusive et plus innovante ». Son retrait laisse désormais l’Égyptien Khaled El-Enany et le Congolais Firmin Edouard Matoko en compétition.
Khaled El-Enany, favori soutenu par la France
Ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, Khaled El-Enany apparaît comme le candidat favori. Il place l’humain au cœur de sa vision, intitulée « L’UNESCO pour les peuples ». Francophone et francophile, il entretient de solides relations avec la France, notamment dans les domaines de la culture, de l’enseignement et de l’archéologie. Il a d’ailleurs été décoré chevalier des Arts et des Lettres par la France en 2015.
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Son profil académique et politique lui vaut le soutien officiel du gouvernement français. Soutenu par la Ligue arabe, l’Union africaine ainsi que plusieurs États d’Europe, d’Asie et d’Afrique, El-Enany avait vu sa candidature validée par le Conseil des ministres égyptien dès avril 2023. Il n’est pas le premier Égyptien à briguer ce poste. Farouk Hosni et Moushira Khattab avaient également été candidats en 2009 et 2017.
Firmin Edouard Matoko, la voix de l’expérience interne
Face à lui, Firmin Edouard Matoko mise sur sa longue carrière au sein même de l’UNESCO. Entré dans l’organisation il y a plus de 30 ans, l’ancien sous-directeur général veut une institution « agile, inclusive et tournée vers l’avenir ». Il défend un programme centré sur la paix par l’éducation, la culture, la science et l’information.
Dans sa déclaration de vision, le diplomate congolais affirme que l’Afrique et l’égalité des genres resteront des priorités majeures. Lors d’une interview accordée à Nova et publiée sur sa page LinkedIn, il déclarait que « je ne fais pas de promesses électorales. Je sais très bien ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas l’être ».
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Il met aussi en garde contre la fragilité actuelle de l’UNESCO, notamment en raison du retrait des États-Unis, qui a provoqué un important déficit budgétaire. Selon lui, reconstruire la confiance entre les États membres est un enjeu fondamental pour l’avenir de l’organisation.
Une élection aux enjeux géopolitiques
Le successeur d’Audrey Azoulay sera le deuxième Africain à occuper la tête de l’UNESCO, après le Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, en fonction de 1974 à 1987. Il sera désigné par les 58 États membres du Conseil exécutif lors d’un vote attendu début octobre. Le nom du candidat retenu sera ensuite soumis à la Conférence générale en novembre pour approbation finale.