Ce lundi, 15 septembre 2025, l’Assemblée nationale tchadienne a franchi une première étape vers une révision de la Constitution adoptée le 29 décembre 2023. Lors d’une séance plénière, les députés ont donné leur accord de principe à une proposition de loi constitutionnelle qui prévoit entre autres de rallonger la durée du mandant présidentiel.
Ce lundi, l’Assemblée nationale tchadienne a franchi une première étape vers une révision de la Constitution adoptée le 29 décembre 2023. Lors d’une séance plénière, les députés ont donné leur accord de principe à une proposition de loi constitutionnelle. Celle-ci introduit plusieurs changements significatifs d’ordre institutionnel et politique. Bien que ce vote ne modifie pas encore la Constitution, il lance officiellement le processus de discussion en profondeur prévu dans les prochaines semaines.
Parmi les mesures phares de cette proposition figure la prolongation du mandat présidentiel, qui passerait de cinq à sept ans. Selon ses partisans, cette mesure vise à garantir une meilleure stabilité au sommet de l’État. Toutefois, elle suscite des interrogations quant à l’équilibre entre efficacité gouvernementale et limitation du pouvoir exécutif. D’autres réformes, comme l’introduction d’un poste de vice-Premier ministre et l’uniformisation de la durée des mandats des différents élus (députés, sénateurs et collectivités locales) à six ans.
Financement public et modernisation des institutions
Au-delà des ajustements électoraux, le texte aborde également la question du fonctionnement démocratique. Il prévoit notamment la mise en place d’un financement public des campagnes électorales, censé limiter l’influence des fonds privés et promouvoir une concurrence politique plus équitable. Ce dispositif, bien que salué pour ses intentions, pose néanmoins la question de la transparence et des modalités de répartition.
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Responsabilité accrue des membres du gouvernement
L’un des points notables de cette réforme est la possibilité de poursuivre les membres du gouvernement devant les juridictions ordinaires pour des infractions économiques et financières. Cette disposition vise à répondre à une demande croissante de redevabilité de la part des citoyens, dans un contexte où les questions de gouvernance et de lutte contre la corruption sont de plus en plus centrales.
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La réforme propose également l’introduction d’une pause estivale pour le Président de la République et le Premier ministre. Le gouvernement soutient que cette mesure inédite dans le contexte tchadien, s’inscrit dans une tentative d’alignement avec les pratiques institutionnelles d’autres pays pour permettre une période de recul et de réflexion dans la conduite des affaires de l’État.