La décision rendue par la Cour de cassation de France marque la fin d’un long affrontement judiciaire de sept ans, déclenché par les déclarations d’Éric Zemmour en 2018, qui avait qualifié le prénom d’Hapsatou Sy d’ « insulte à la France ».
Après sept ans de procédure, la chambre criminelle de la Cour de cassation, la plus haute juridiction pénale française, a confirmé, le 2 septembre 2025, la condamnation d’Éric Zemmour pour injure raciste. Une décision définitive qui met un point final à une affaire née de propos tenus en 2018 sur le prénom de la chroniqueuse Hapsatou Sy. « C’est un combat de sept années. Sept années de blessures, de pressions, d’intimidations. J’ai reçu des insultes, des excréments, des menaces de mort, des appels à mon viol. Sept années qui m’ont coûté ma santé, mes forces, et même mes rêves. Mais sept années qui s’achèvent aujourd’hui par la vérité : la justice est plus forte que la haine », a déclaré Hapsatou Sy sur son compte LinkedIn.
En septembre 2018, lors d’une émission diffusée sur C8, Éric Zemmour avait tenu des propos polémiques à l’encontre d’Hapsatou Sy. Il avait notamment affirmé que son prénom était une « insulte à la France » et qu’elle se situait « dans les tréfonds de la France ». Ces déclarations, largement médiatisées, avaient provoqué une vive polémique et conduit la journaliste et entrepreneuse à engager des poursuites judiciaires.
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Sept ans de procédure
Hapsatou Sy a mené un long combat juridique pour faire reconnaître ces propos comme une injure raciste. Malgré les pressions, les menaces et les tentatives de dissuasion, elle n’a jamais abandonné. Le procès a connu plusieurs étapes. Une première condamnation d’Éric Zemmour, confirmée en appel, puis un pourvoi en cassation déposé par ce dernier.
Sur son compte Instagram, puis sur LinkedIn, Hapsatou Sy a partagé son émotion et son soulagement après cette décision de justice. Dans un message poignant, elle a tenu à remercier toutes celles et ceux qui l’ont soutenue au fil des années, ainsi que son avocat, Maître Antoine Vey, dont elle a salué l’engagement indéfectible. « Il s’est engagé corps et âme, avec une conviction et une sincérité rares, pour obtenir réparation dans cette affaire qui m’avait atteinte au plus profond de moi-même », a-t-elle déclaré.
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Dans son témoignage publié sur LinkedIn, Hapsatou Sy insiste sur la portée symbolique de cette décision. Pour elle, il ne s’agit pas uniquement d’une victoire personnelle, mais d’une reconnaissance pour toutes celles et ceux qui, en France, portent un prénom perçu comme « étranger ». « La loi a dit qu’un prénom n’est pas une faute, mais un héritage. Elle a dit que lorsque l’on stigmatise un prénom, on stigmatise des familles entières, des générations entières, des enfants de France », a affirmé l’entrepreneure.