Le président congolais a renouvelé son appel à la reconnaissance de ce crime lors d’une conférence spéciale organisée à Genève, à l’initiative de la mission permanente de son pays, en marge de la 60ᵉ session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
À l’occasion de la 60ᵉ session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, une conférence spéciale s’est tenue ce lundi 8 septembre 2025 à Genève, à l’initiative de la mission permanente de la RD Congo, en partenariat avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds national de réparation pour les victimes de violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV). Le thème retenu était « trente ans de conflits armés en RD Congo : appel à la reconnaissance des génocides oubliés, à la vérité et à la justice ».

Dans une intervention vidéo diffusée durant l’événement, le président Félix-Antoine Tshisekedi a exhorté la communauté internationale à reconnaître officiellement les massacres de masse commis en RD Congo comme des génocides. Il a dénoncé l’indifférence mondiale face à des atrocités pourtant documentées, affirmant que cette reconnaissance est essentielle pour rendre justice aux victimes et construire une paix durable. « Trop souvent, ces drames ont été minimisés, relativisés, voire niés. Il est temps de briser ce silence, de nommer les crimes pour ce qu’ils sont et d’exiger réparation », a déclaré le chef de l’État.
Une démarche fondée sur le droit
Le président congolais a insisté sur le fait que son plaidoyer repose sur des bases juridiques solides. Selon lui, plusieurs rapports nationaux et internationaux établissent clairement l’ampleur et le caractère intentionnel des violences, répondant aux critères du crime de génocide tels que définis par le droit international. « Il ne s’agit pas d’émotion, mais de droit. Pas d’accusations gratuites, mais une démonstration rigoureuse des faits », a-t-il souligné.
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Félix Tshisekedi a également expliqué le timing de cette offensive diplomatique, affirmant qu’il est de la responsabilité de sa génération de rompre avec le cycle du déni, de l’impunité et de la répétition. Il a rappelé que la reconnaissance des victimes est une étape préalable à toute réconciliation véritable. « La stabilité de toute une région repose sur la capacité à nommer les crimes, juger les coupables, réparer l’irréparable et empêcher que cela ne se reproduise », a déclaré le président congolais.
Un engagement inscrit dans le droit international
Le président congolais a réaffirmé l’adhésion de la RD Congo à la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, premier traité international à avoir défini juridiquement ce crime. Il a précisé que la démarche congolaise s’inscrit dans le respect des instruments du droit international, appelant à la vérité, la justice et la réparation.
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Cette intervention s’inscrit dans la troisième année de commémoration du « Genocost », une initiative qui dénonce le génocide congolais commis pour des intérêts économiques. Félix Tshisekedi a annoncé qu’une campagne diplomatique et politique va être lancée dans les jours à venir, afin d’obtenir la reconnaissance officielle du génocide congolais sur la scène internationale.