Facilitée par le Qatar, cette entente vise à assurer l’application des engagements pris en juillet, dans un climat de paix encore fragile selon l’ONU.
Aujourd’hui, mardi 14 octobre 2025, à Doha, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe armé M23 ont signé un dispositif destiné à assurer la surveillance et l’application du cessez-le-feu. Cette entente, facilitée par le Qatar, intervient dans un contexte où les espoirs de paix restent fragiles, selon les Nations unies. L’objectif est de garantir l’exécution des engagements pris lors de la déclaration de principes adoptée en juillet dernier.
Création d’un comité de suivi international
L’accord signé à Doha prévoit l’établissement d’un comité de surveillance composé de représentants du gouvernement congolais, du M23, et d’observateurs internationaux. Ces derniers viendront du Qatar, des États-Unis, de l’Union africaine, de la CIRGL, ainsi que de la mission des Nations unies en RDC (Monusco). Cette instance aura pour mission de documenter toute violation du cessez-le-feu et d’agir en prévention d’une nouvelle escalade du conflit.
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Deux jours avant la signature de l’accord, l’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Xia Huang, exprimait ses préoccupations face à la persistance des affrontements et au non-respect des engagements. Il a appelé à une médiation africaine unifiée et à un engagement sincère de toutes les parties impliquées pour éviter une déstabilisation régionale plus large.
Origines et revendications du M23
Le M23 est issu d’une mutinerie en 2012 menée par d’anciens membres du CNDP, principalement d’ethnie tutsi, intégrés dans l’armée congolaise après les accords de paix de 2009. À l’origine, les rebelles accusent le gouvernement de Kinshasa de n’avoir pas respecté les clauses de ces accords. Le groupe affirme défendre les droits de la minorité tutsie dans l’est du pays. La RD Congo, appuyée par plusieurs partenaires internationaux, soupçonne le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali réfute en qualifiant le conflit de strictement interne.
Lire : Accord : la RD Congo et le M23 adoptent une déclaration d’engagement à Doha
Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a salué cette nouvelle entente, la qualifiant de « progrès significatif » dans la recherche de la paix dans la région des Grands Lacs. L’organisation panafricaine a également remercié le Qatar pour sa médiation, ainsi que les États-Unis, l’Angola et le Togo pour leur rôle actif dans le processus.
