La décision de l’organisation intergouvernementale a été annoncée par Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission.
L’Union africaine (UA) a décidé, ce mercredi 15 octobre, de suspendre Madagascar de toutes ses instances, suite à la prise de pouvoir par l’armée et à l’éviction du président Andry Rajoelina. La décision, annoncée par Mahamoud Ali Youssouf, président de la commission de l’organisation, est entrée en vigueur immédiatement.

Un climat insurrectionnel depuis fin septembre
Depuis le 25 septembre, des tensions politiques secouaient l’île, avec des manifestations antigouvernementales de plus en plus virulentes. Le mouvement de contestation a fini par rallier une partie de l’armée, notamment une unité dirigée par le colonel Michael Randrianirina. C’est ce dernier qui, mardi 14 octobre, a annoncé à la télévision nationale la prise de contrôle du pouvoir, quelques heures après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une motion visant à destituer le chef de l’État. Selon plusieurs sources, Andry Rajoelina aurait quitté le territoire et se trouverait « en lieu sûr ».
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Dans la foulée, la Haute Cour constitutionnelle malgache a pris acte de la « vacance du pouvoir » à la tête de l’État. Dans un communiqué publié mardi, elle a appelé « l’autorité militaire compétente », en l’occurrence le colonel Randrianirina, à assurer l’intérim présidentiel. Les nouvelles autorités ont également annoncé la suspension de la Constitution, un geste fort qui marque une rupture avec l’ordre institutionnel en place.
Une nouvelle exclusion parmi tant d’autres
Ce n’est pas la première fois que l’UA prend une telle mesure. Ces dernières années, plusieurs pays ont été écartés de l’organisation continentale pour cause de prises de pouvoir militaires : le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, ou encore plus récemment le Gabon, suspendu après le renversement d’Ali Bongo en 2023. Les sanctions contre Libreville ont toutefois été levées en avril dernier.
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La situation à Madagascar s’inscrit donc dans une série préoccupante de ruptures de l’ordre constitutionnel en Afrique, mettant une nouvelle fois l’Union africaine face à ses limites en matière de prévention des coups de force.