Présentée comme une expérience immersive et sensorielle, l’exposition explore le parcours de l’icône de l’Afrobeat à travers sa vie, son œuvre musicale et ses engagements politiques.
L’icône de l’afrobeat, Fela Kuti, fait son grand retour sur la scène culturelle de Lagos, ville emblématique de son parcours artistique et militant. Une exposition dédiée à sa vie et à son influence ouvrira ses portes ce lundi. Intitulée « Afrobeat Rebellion », cette initiative culturelle est portée conjointement par la famille Kuti et l’ambassade de France au Nigeria. Elle s’inspire de la rétrospective présentée à la Philharmonie de Paris en 2022, tout en proposant de nouveaux contenus spécialement conçus pour cette version nigériane.
Une immersion dans l’univers de Fela
Lors du vernissage, l’architecte nigérian Papa Omotayo, qui a contribué à faire venir l’exposition à Lagos, s’est réjoui. « L’exposition à Paris était exceptionnelle, mais la voir ici, à la maison, est vraiment spécial », a-t-il déclaré. Il a précisé que « encore plus d’objets ont pu être rassemblés ici par des collectionneurs ». Conçue comme « un voyage immersif multisensoriel », l’exposition retrace la vie, la musique et les idées politiques de Fela Kuti. Elle reconstitue des lieux emblématiques tels que sa maison de Kalakuta et la salle de concert du Afrika Shrine, en combinant objets d’archives, photographies, installations multimédias et bande‑son.
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Héritage musical et politique
Inventeur de l’afrobeat dans les années 1970, un mélange innovant de jazz, de funk et de rythmes africains, Fela Kuti a également joué un rôle majeur dans la contestation politique au Nigeria. Son combat panafricaniste et socialiste lui a valu plusieurs emprisonnements et l’incendie de sa maison en 1978. De nombreux artistes contemporains nigérians (Davido, Burna Boy, Tems, Rema…) revendiquent aujourd’hui l’héritage du genre afrobeats. Mabinuori Kayode Idowu, proche du musicien, note que « beaucoup de gens parlent de Fela à l’étranger, il y est vénéré… mais chez lui, même le gouvernement ne comprend pas l’essence de sa valeur ».
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Un public jeune et une mission d’inspiration
Pour Yeni Kuti, fille aînée de Fela et héritière de sa mémoire, cette exposition est une opportunité de toucher un public plus jeune. « Travaillez dur, soyez résilients et on se souviendra de vous après votre mort », a-t-elle encouragé les assistants. Pour le réalisateur Ibrahim Olamilekan, l’événement est « une célébration de l’esprit de cet homme altruiste ». Émerveillée, Chidimma Nwankwo, fondatrice d’une structure de promotion culturelle, s’exclame : « C’est comme voir l’histoire prendre vie ».
Notre Afrik avec AFP
