Madagascar : des manifestations contre les coupures d’eau et d’électricité

Madagascar : des manifestations contre les coupures d'eau et d'électricité

À Ambohijatovo, les forces de sécurité sont en alerte maximale. Des barrages ont été mis en place autour du rond-point d’Ambohijatovo afin d’empêcher tout rassemblement.

Malgré l’interdiction formelle émise par le préfet Angelo Ravelonarivo de la manifestation prévue ce jeudi 25 septembre dans la capitale malgache, les organisateurs des mouvements citoyens « Tsy manaiky lembenana » et « Leo délestage » maintiennent leur appel à un rassemblement à Ambohijatovo. La mobilisation, jugée illégale par les autorités, pourrait donner lieu à des affrontements, d’autant que des groupes proches du régime auraient également prévu de descendre dans la rue.

Les forces de sécurité sont en état d’alerte maximale. Des barrages ont été installés autour du rond-point d’Ambohijatovo, avec pour objectif d’empêcher tout attroupement. Le préfet espère ainsi éviter les débordements, mais la tension palpable sur les réseaux sociaux fait craindre des heurts entre manifestants, contre-manifestants et forces de l’ordre.

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Une mobilisation amplifiée sur les réseaux sociaux

Jamais auparavant les plateformes numériques n’avaient autant relayé d’appels à la protestation pacifique à Antananarivo. Depuis une semaine, la grogne s’intensifie en ligne. Internautes, figures de la société civile, artistes et membres de l’opposition dénoncent d’une même voix les pénuries d’eau et d’électricité. Sur Facebook, un logo inspiré du « manga One Piece », revisité à la sauce malgache, circule largement comme symbole de ralliement. Il exprime le ras-le-bol d’une population fatiguée des promesses non tenues, d’une gouvernance jugée opaque et d’une élite déconnectée des réalités quotidiennes.

Entre exaspération sociale et crispation politique

Au-delà des coupures d’électricité, c’est une colère plus profonde qui se manifeste : celle d’un peuple excédé par les inégalités. De nombreux citoyens dénoncent, photos à l’appui, l’opulence affichée sur les réseaux sociaux par certains enfants de responsables politiques, en décalage total avec la réalité des 29 millions de Malgaches.

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Face à cette pression croissante, les autorités oscillent entre fermeté et appels au calme. Le gouverneur d’Analamanga, Hery Rasoamaromaka, a reconnu que le pouvoir avait lui aussi ses soutiens mobilisés, tout en exhortant à la retenue. Même message du député Désiré Rafidimanana (TMH), qui se dit prêt à faire face aux intimidations en ligne.

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