Le rapport publié ce mois d’août par la revue « Science » révèle que des millions de personnes, notamment en RDC, au Mozambique, au Soudan du Sud, en Zambie et en Angola, sont régulièrement exposées à ces catastrophes naturelles.
Une recherche internationale, parue le 23 août 2025 dans la revue scientifique « Science », met en lumière l’ampleur de l’exposition des populations africaines aux incendies de forêt. Selon les données, 85 % des personnes directement menacées par ces feux dans le monde vivent sur le continent africain. Des millions d’habitants, notamment en République démocratique du Congo, au Mozambique, au Soudan du Sud, en Zambie et en Angola, sont ainsi régulièrement confrontés à ces catastrophes naturelles.

Bien que la fréquence des incendies ait diminué, principalement en raison de la baisse de la culture sur brûlis et de la fragmentation croissante des savanes liée à l’expansion agricole, le rapport révèle que l’Afrique continue d’enregistrer la majorité des terres brûlées à l’échelle mondiale. Près de deux tiers des superficies incendiées chaque année s’y trouvent encore.
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Une vulnérabilité humaine en hausse
Malgré la réduction globale des surfaces touchées, l’exposition humaine, elle, s’accentue. Le document explique cette hausse par une dynamique démographique soutenue et des mouvements de population qui entraînent l’occupation croissante de zones à haut risque, en particulier dans les régions tropicales. De plus en plus de personnes s’installent dans des zones sauvages où elles sont directement menacées par les incendies.
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Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé 18,6 millions de départs de feu répertoriés entre 2002 et 2021 dans la base de données Global Fire Atlas. En croisant ces informations avec des données démographiques et d’occupation des sols, ils ont pu établir le constat selon lequel la réduction de 26 % des surfaces brûlées dans le monde ne correspond pas à une baisse du risque pour les populations. Bien au contraire, les mouvements de population vers les zones forestières ont accru leur vulnérabilité.
Un appel à repenser l’aménagement du territoire
Les auteurs de l’étude déclarent que sans une transformation rapide des politiques d’urbanisme, de gestion des forêts et de prévention des incendies, la situation continuera de se détériorer. Ils appellent à intégrer les feux de végétation comme un enjeu majeur des politiques publiques, tant au niveau national qu’international, pour le siècle à venir.