Les trois formations politiques ont été suspendues pour une durée de 90 jours, officiellement en raison du non-respect de certaines obligations administratives.
L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), formation politique dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a réagi à sa suspension temporaire, annoncée le samedi 23 août par les autorités de transition. Le parti qualifie cette décision d’« illégale » et entend engager un recours devant la Cour suprême pour en contester la validité.
La mesure, prise par le ministère de l’Administration territoriale, concerne également deux autres partis majeurs de la scène politique guinéenne, dont celui de l’ancien président Alpha Condé. Tous trois sont suspendus pour une durée de 90 jours, officiellement pour n’avoir pas rempli certaines obligations administratives. Une justification que les formations concernées rejettent catégoriquement.

Un contexte politique déjà tendu
Cette annonce intervient dans un climat politique déjà fortement polarisé, à moins d’un mois du référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre. Plusieurs mouvements d’opposition et organisations de la société civile ont appelé à des mobilisations à partir du 5 septembre, accusant le chef des militaires au pouvoir, le général Mamadi Doumbouya, de vouloir pérenniser son pouvoir par des moyens détournés. L’UFDG affirme que cette suspension a pour but d’écarter les principaux acteurs politiques du débat national à un moment décisif pour l’avenir institutionnel du pays.
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Le ministère avait déjà empêché l’UFDG de tenir son congrès prévu le 6 juillet, invoquant des risques de troubles à l’ordre public. Cette interdiction faisait suite à des menaces de perturbation lancées par des anciens membres du parti, dont Ousmane Gaoul Diallo, aujourd’hui porte-parole du gouvernement, écarté de l’UFDG après sa nomination officielle. En réaction, le parti avait saisi la Cour suprême pour contester l’interdiction, une décision judiciaire étant attendue dans les jours suivants.
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Un référendum constitutionnel au cœur des tensions
La source de ces tensions politiques est le projet de Constitution soumis fin juin au général Doumbouya, censé baliser la voie vers un retour à un ordre constitutionnel normalisé, comme promis par les militaires depuis le renversement d’Alpha Condé en septembre 2021. Cependant, le texte demeure flou sur un point crucial. Le général Doumbouya pourra-t-il ou non se porter candidat à la future présidentielle ? Une charte de transition adoptée après le coup d’État interdit aux militaires au pouvoir, aux membres du gouvernement et des institutions transitoires de se présenter aux élections. Mais l’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait lever cette interdiction, suscitant la méfiance des opposants.
Notre Afrik avec AFP