Guinée : Mamadi Doumbouya candidat à la présidentielle

Guinée : Mamadi Doumbouya candidat à la présidentielle

Ce scrutin prévu le 28 décembre symbolise le rétablissement de l’ordre constitutionnel, quatre ans après le renversement du président civil Alpha Condé lors d’un coup d’État.

Le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte au pouvoir en Guinée depuis 2021, a officiellement présenté lundi 3 novembre son dossier de candidature à la Cour suprême pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre. Ce scrutin est censé marquer le retour à un ordre constitutionnel après le coup d’État qui avait renversé le président civil Alpha Condé il y a quatre ans.

Âgé de 40 ans, le général dirige le pays d’Afrique de l’Ouest depuis sa prise de pouvoir. Sous son régime, les restrictions des libertés publiques se sont multipliées, suscitant de vives critiques sur la scène nationale et internationale.

Guinée : Mamadi Doumbouya candidat à la présidentielle

Une candidature attendue malgré ses promesses initiales

La candidature du général, réclamée depuis plusieurs mois par ses partisans, ne surprend guère. Elle contredit toutefois son engagement de départ : celui de transférer le pouvoir aux civils à la fin de la période de transition.

Arrivé à la Cour suprême dans un véhicule blindé, escorté de forces spéciales, Mamadi Doumbouya, vêtu d’un boubou blanc traditionnel, n’a fait aucune déclaration publique. Des milliers de partisans, venus de divers quartiers de Conakry à bord de bus et de minibus, l’attendaient depuis des heures aux abords du bâtiment pour célébrer son dépôt de candidature. Les slogans « Mamadi président », « Mamadi déjà élu » ou encore « Mamadi champion » ont résonné dans la foule, témoignant du soutien populaire dont il bénéficie dans certains milieux.

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Une élection décisive après quatre années de transition

Le scrutin du 28 décembre doit marquer la fin de la transition militaire et l’ouverture d’une nouvelle ère politique. La Guinée, l’un des pays les plus pauvres du monde, traîne une longue histoire de régimes autoritaires et de coups d’État. Les autorités de transition s’étaient initialement engagées à rendre le pouvoir aux civils avant fin 2024, une promesse restée lettre morte.

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Parmi les autres candidats figurent Faya Millimono, chef du parti centriste Bloc Libéral (l’un des rares à maintenir une position critique face à la junte) et Makalé Camara, ancienne ministre des Affaires étrangères et présidente du Front pour l’Alliance nationale (FAN).

Une nouvelle Constitution controversée

En septembre dernier, les Guinéens ont approuvé une nouvelle Constitution lors d’un référendum censé mettre fin à la transition. L’opposition avait dénoncé une « mascarade électorale » aux résultats « prévisibles », estimant que ce texte visait surtout à permettre à Mamadi Doumbouya de se maintenir au pouvoir.

Cette nouvelle Constitution remplace la Charte de la transition, qui interdisait explicitement aux membres de la junte de se présenter à des élections. Cette clause ayant disparu, rien n’empêchait plus le général de briguer la magistrature suprême.

Lire : Guinée : mise en place de deux commissions électorales

L’opposition dénonce une dérive autoritaire

Dans un communiqué publié lundi, le collectif Forces Vives de Guinée (FVG), regroupant les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile, a condamné cette candidature, la qualifiant de « tournant funeste » dans l’histoire du pays. Selon le collectif, Mamadi Doumbouya « trahit les engagements solennels pris devant le peuple et la communauté internationale ».

Les Forces Vives accusent la junte d’avoir instauré un climat de répression, marqué par des violations des droits humains, une justice instrumentalisée, une corruption généralisée et une atteinte systématique aux libertés fondamentales. Elles appellent à une mobilisation nationale pour défendre les acquis démocratiques obtenus « au prix de lourds sacrifices ».

Notre Afrik avec AFP

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