Guinée : le régulateur frappe un site d’information et une chaîne de télévision

Guinée : le régulateur frappe un site d'information et une chaîne de télévision

La Haute Autorité de la communication a suspendu le site Guineematin.com et interdit la diffusion de la web TV Guineematintv, du même groupe, suscitant des inquiétudes sur la liberté de la presse en Guinée.

En Guinée, les tensions montent à l’approche du référendum constitutionnel du 21 septembre. La Haute Autorité de la communication (HAC) a annoncé, dans un communiqué publié samedi soir, la suspension du site d’information Guineematin.com ainsi que l’interdiction de diffusion de la web TV Guineematintv, appartenant au même groupe privé. Ces mesures suscitent des inquiétudes croissantes quant à la liberté de la presse dans le pays.

Le régulateur reproche au site Guineematin.com un manque de neutralité dans sa couverture de la campagne référendaire, évoquant une violation des règles d’équité et d’impartialité requises en période électorale. La télévision en ligne, pour sa part, est accusée d’exercer une activité non autorisée, jugée « illégale et non conforme » par la HAC. Toutefois, les détails des infractions reprochées aux deux médias n’ont pas été précisés.

Un climat médiatique de plus en plus tendu

Ces sanctions interviennent dans un contexte ou plusieurs journalistes affirment avoir été interpellés, puis relâchés par les autorités ces derniers mois. Le cas du journaliste Habib Marouane Camara, directeur du site Lerevelateur224, est particulièrement préoccupant car il est porté disparu depuis décembre, sans nouvelles officielles à ce jour. Le Forum des forces sociales de Guinée (FFSG), un collectif citoyen opposé au référendum, a dénoncé ces décisions, les qualifiant de « répressives » dans un communiqué transmis à la presse dimanche.

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Multiplication des mesures contre les médias

Ce n’est pas la première fois que la HAC sanctionne un média en lien avec le processus référendaire. Le 1ᵉʳ septembre, le site d’information Guinee360.com avait déjà été suspendu pour une durée de trois mois, officiellement pour manque de professionnalisme et diffusion d’informations biaisées.

Prévu le 21 septembre, le référendum constitutionnel est présenté par le général Mamadi Doumbouya comme un retour à l’ordre constitutionnel, après le coup d’État de septembre 2021 contre l’ancien président Alpha Condé. Mais l’opposition et plusieurs organisations de la société civile y voient une manœuvre politique visant à prolonger le pouvoir des dirigeants militaires.

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Le projet de nouvelle Constitution, rendu public fin juin, n’indique pas clairement si le général Doumbouya pourra se présenter à une élection présidentielle à venir. Pourtant, la charte de transition, adoptée après le putsch, interdisait à tout membre de la junte, du gouvernement ou des institutions transitoires de briguer un mandat électif. L’adoption de cette nouvelle Constitution pourrait lever cette interdiction, nourrissant ainsi les soupçons de dérive autoritaire.

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