Les mesures restrictives prises par Washington contre ces magistrats de la Cour pénale internationale comprennent entre autres, l’interdiction d’entrée sur le territoire des États-Unis et le gel des avoirs détenus dans le pays. Il leur est reproché d’avoir « directement participé aux efforts déployés par la CPI en Israël pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des États-Unis ou d’Israël, sans le consentement de l’un ou l’autre de ces pays.
Le gouvernement sénégalais a exhorté les États-Unis à revenir sur leur décision de sanctionner quatre magistrats de la Cour pénale internationale (CPI), dont un ressortissant sénégalais. Dans un communiqué officiel publié jeudi 21 août, le ministère des Affaires étrangères a qualifié ces mesures de « grave atteinte au principe d’indépendance de la justice ».
Il leur est reproché, selon le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, d’avoir pris part activement aux initiatives menées par la CPI en Israël visant à enquêter, interpeller, placer en détention ou engager des poursuites contre des ressortissants américains ou israéliens, sans l’accord préalable de l’un ou l’autre de ces États.

Parmi les personnalités ciblées figure Mame Mandiaye Niang, procureur adjoint à la CPI et citoyen sénégalais. Dakar a exprimé son soutien plein et entier à ce dernier, ainsi qu’aux autres magistrats concernés. « Le Sénégal réaffirme son engagement indéfectible envers la Cour pénale internationale », peut-on lire dans le communiqué.
Réaction du Premier ministre sénégalais
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a également condamné la décision américaine. Dans un message publié jeudi sur X (anciennement Twitter). Il a dénoncé des « sanctions injustifiées et infondées » à l’encontre de juridictions et de personnalités œuvrant pour la justice internationale.
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Des sanctions en réaction aux enquêtes de la CPI
Les sanctions annoncées mercredi par Washington visent quatre hauts responsables de la CPI, dont la juge canadienne Kimberly Prost, le juge français Nicolas Guillou (impliqué dans le mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu), ainsi que les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (îles Fidji) et Mame Mandiaye Niang.
Les sanctions comprennent notamment une interdiction d’entrer sur le territoire américain, le gel de tout avoir détenu aux États-Unis, ainsi que l’interdiction de toute transaction financière avec les personnes concernées.
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Un climat de tension grandissant entre Washington et la CPI
Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans une série de sanctions déjà prises par les États-Unis contre la CPI. Début juin, quatre autres magistrats avaient été ciblés, et en février, le procureur en chef Karim Khan faisait également l’objet de sanctions, en raison de ses actions à l’encontre de responsables israéliens.
Il est à rappeler que ni les États-Unis, ni Israël ne sont membres de la CPI. Tous deux refusent de reconnaître la compétence de cette juridiction internationale permanente, créée pour juger les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides.
Notre Afrik avec AFP