Climat : création d’un centre régional de l’eau pour combattre la sécheresse au Sahel

Climat création d'un centre régional de l’eau pour combattre la sécheresse au Sahel

Cette entité vise à s’imposer comme un centre régional de référence en matière de connaissances, de renforcement des compétences et de solutions innovantes pour optimiser la gestion des ressources en eau.

Face aux défis croissants liés au changement climatique et à la raréfaction des ressources en eau, l’Afrique de l’Ouest amorce un virage décisif. À l’issue du Forum sur la lutte contre la sécheresse, organisé sur deux jours à Ouagadougou, un accord de coopération a été signé entre le Groupe de la Banque mondiale, le Gouvernement du Burkina Faso, et l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE).

L’accord prévoit la mise en place du Centre régional de l’eau pour l’Afrique (CREA), qui sera implanté au sein du 2iE. Cette nouvelle structure ambitionne de devenir un pôle stratégique de savoir, de formation et d’innovation pour améliorer la gestion de l’eau à l’échelle régionale. Le CREA jouera un rôle central dans le renforcement des capacités techniques, le partage de connaissances et l’appui aux politiques publiques en matière de gestion intégrée des ressources hydriques.

Une réponse coordonnée à une menace croissante

Les initiateurs du CREA tirent la sonnette d’alarme : en un demi-siècle, les épisodes de sécheresse extrême ont été multipliés par plus de deux. Cette dynamique pourrait freiner la croissance économique de certains pays sahéliens de 6 % d’ici 2050, selon les projections. La pression exercée par la démographie, combinée aux effets du réchauffement climatique, rend indispensable une réaction collective, structurée et durable.

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Plusieurs personnalités ont salué cette initiative ambitieuse. Le ministre burkinabè de l’Économie et des Finances, le Dr Aboubakar Nacanbo, a qualifié le CREA de « centre d’excellence et de coopération Sud-Sud pour une gestion responsable de l’eau ». Pour le professeur El Hadji Bamba Diaw, directeur général du 2iE, ce centre représente « un levier pour bâtir une Afrique résiliente, tournée vers un développement durable et inclusif ».

De son côté, Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a insisté sur l’importance d’une approche transfrontalière : « La sécheresse ne s’arrête pas aux frontières. En alliant expertise, coopération et action, nous pouvons transformer cette crise en opportunité ».

Un enjeu mondial, un impact local

La portée de l’initiative dépasse les frontières régionales. Juergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale pour les questions planétaires, a souligné que 1,7 milliard d’emplois dans le monde dépendent directement des ressources en eau, soulignant ainsi l’importance stratégique du secteur.

Lire  : Changement climatique : l’Afrique réclame plus de moyens pour s’adapter

Ce forum international a rassemblé des représentants politiques de haut niveau venus du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad et du Sénégal, ainsi que des experts du Maroc et du Brésil, des organisations régionales et des partenaires au développement. Ensemble, ils ont établi une feuille de route ambitieuse, axée sur des actions politiques à court, moyen et long terme, pour renforcer la résilience climatique dans les zones sahéliennes les plus vulnérables.

Ce forum marque également le lancement officiel du programme « Défier la sécheresse », une initiative portée par l’Académie du Groupe de la Banque mondiale. Ce programme vise à accélérer l’adoption de solutions concrètes de résilience, avec un accent particulier sur les régions confrontées aux effets les plus sévères de la sécheresse.

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