Togo : un journaliste français expulsé

Thomas Dietrich en service pour la revue en ligne Afrique XXI a été arrêté, condamné et ensuite chassé du territoire mardi 16 avril 2024.

Pour la deuxième fois en l’espace de quatre mois, le journaliste Thomas Dietrich a été expulsé d’un autre pays africain. D’abord en Guinée en janvier, pour avoir enquêté sur la Société nationale des pétroles (SONAP) et depuis mardi 16 avril au Togo. Les autorités togolaises l’accusent de s’être introduit de façon illégale sur le territoire et de « manœuvres délibérées tendant à masquer sa réelle profession », a précisé l’organisation Reporters sans frontières (RSF) qui condamne cette expulsion qu’elle qualifie de brutale et d’arbitraire.

Selon des sources, le réel motif de son arrestation lundi 15 avril serait la diffusion d’une vidéo sur son compte X (anciennement twitter) dans laquelle il taxe le gouvernement togolais de « dictatorial ». Un avis qui fait suite au changement de la constitution en mars dernier, plaçant ainsi le Togo sous le régime parlementaire. Thomas Dietrich a donc été « arrêté, insulté et frappé par les militaires avant d’être expulsé par voie routière au Benin », a-t-il déclaré à RSF. Il a aussi écopé entre autres de six mois de prison avec sursis et d’une amande de 600000 fcfa.

LIRE AUSSI: des universitaires exprime leur désaccord avec le système parlementaire

 

Selon RSF, Thomas Dietrich est arrivé le 14 avril à Lomé dans l’optique d’assurer pour son média une couverture des législatives dont la campagne électorale se déroule actuellement dans un climat politique assez tendu. Lundi 15 avril, il s’est rendu à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) pour retirer son accréditation. Mais elle lui a été refusée au motif qu’il aurait dû l’obtenir en même temps que sa demande de visa. Dans la même journée il est arrêté par des éléments des services de renseignement et remis ensuite à la brigade de recherche et d’investigation (BRI) de la police. Il est jugé et condamné le lendemain.

Cette suite d’événements a entraîné chez les journalistes dont RSF une indignation. L’organisation de défense des journalistes condamne toutes les décisions prises par le gouvernement togolais sur ce sujet et la suspension provisoire de toutes les accréditations pour la presse étrangère annoncée par la HAAC lundi.

Notre Afrik