Tchad : fin d’une contre-offensive contre Boko Haram

Les autorités ont fait savoir dans leur annonce que la secte islamiste n’a désormais plus de « sanctuaire » sur le territoire tchadien.

L’armée tchadienne a annoncé ce mardi 18 février la fin de sa contre-offensive contre le groupe terroriste Boko Haram dans la région du lac Tchad. Les autorités affirment que ce dernier n’a désormais plus de « sanctuaire » sur le territoire tchadien. Selon le porte-parole de l’état-major général des armées, le général Chanane Issakha Acheik, l’opération « Haskanite » a permis de neutraliser « 297 terroristes », tandis que l’armée déplore « 27 morts », dont 24 soldats et trois civils, ainsi que « 41 blessés ». Le général souligne aussi l’efficacité des opérations aériennes et terrestres, qui ont ciblé à la fois les lignes de front et les bases arrière des jihadistes.

L’opération « Haskanite »

L’offensive tchadienne fait suite à une attaque meurtrière de Boko Haram fin octobre, qui avait causé la mort d’une quarantaine de soldats tchadiens. Cette attaque n’est pas incluse dans le bilan de la riposte, lancée par le président Mahamat Idriss Déby Itno, qui avait personnellement dirigé les opérations pendant deux semaines depuis la province du Lac pour « anéantir la capacité de nuisance » du groupe terroriste.

Relations avec la force Mixte multinationale

En raison de ce qu’il a perçu comme une « léthargie » de la Force mixte multinationale (FMM), l’alliance des forces du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, le président Déby avait évoqué un possible retrait du Tchad de cette coalition. Cette position a été réitérée après un autre affrontement avec Boko Haram en novembre, qui a coûté la vie à 15 militaires tchadiens.

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Le Tchad a également rompu fin janvier son accord de coopération militaire avec la France, entraînant le retrait des troupes françaises et la rétrocession des bases stratégiques. En février, des instructeurs turcs ont été déployés pour former l’armée tchadienne à l’utilisation de drones, après l’acquisition de ces équipements par N’Djamena.

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Le contexte du lac Tchad et de Boko Haram

Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par Boko Haram, dans une région où le groupe jihadiste, ainsi que sa branche dissidente l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), trouvent refuge sur des îles isolées du lac. Cette zone est particulièrement difficile à sécuriser en raison de la mobilité des combattants et du terrain marécageux.

Lire : Tchad : le manque de coopération entrave la lutte anti-jihadiste dans la région du Lac

Le groupe Boko Haram est apparu en 2009 au Nigeria, et son insurrection a causé plus de 40.000 morts et près de deux millions de déplacés. Le conflit s’est depuis propagé aux pays voisins, avec de lourdes pertes, notamment en mars 2020, lors d’une attaque contre une base militaire tchadienne, faisant une centaine de morts, un des bilans les plus dramatiques pour l’armée tchadienne.

Notre Afrik