La reprise de l’école a été complètement paralysée par des inondations catastrophiques dans ce département, compromettant ainsi l’éducation de milliers d’élèves coincés par ce sinistre.
La rentrée scolaire dans le département du Mayo-Danay, situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, est marquée cette année par de graves perturbations dues aux inondations qui frappent de plein fouet la région depuis quelques semaines. Ces crues, provoquées par des pluies torrentielles et le débordement du fleuve Logone, affectent plusieurs établissements scolaires, menaçant ainsi l’accès à l’éducation pour des milliers d’élèves. De nombreuses écoles ont été envahies par les eaux, rendant l’accès impossible aux élèves et au personnel enseignant. Les routes reliant certains villages aux centres scolaires sont quasi-impraticables, isolant des communautés entières.
Plus de 200 écoles concernées
Les chiffres font état de plus de deux centaines d’écoles relevant des secteurs primaires, maternels et secondaires, complètement submergées par les eaux en furie. Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), à l’issue de la dernière réunion du comité départemental de prévention et de gestion des inondations du Mayo-Danay, on enregistre à date au moins 227 établissements scolaires affectés ; soit 42 relevant des enseignements secondaires et 185 écoles maternelles et primaires. Toutes ces écoles, fréquentées par environ 70 000 élèves et encadrées par 705 enseignants, ont dû fermer leurs portes. M. Hamadou, enseignant dans une école primaire du Mayo-Danay, témoigne : « Nous avons dû retarder la rentrée scolaire, car les salles de classe sont encore sous les eaux. Les parents sont inquiets, et nous faisons de notre mieux pour trouver des solutions temporaires, mais non seulement les infrastructures ne sont pas adaptées à ces intempéries, mais l’accès aux établissements scolaires est très difficile à cause des eaux ». Une mère de famille, Pauline, partage son angoisse : « Nos enfants doivent aller à l’école, mais avec l’état actuel des routes et des écoles, nous ne savons pas quand ils pourront reprendre ».
L’urgence d’agir
Les autorités locales, en collaboration avec des organisations humanitaires, tentent de mettre en place des solutions d’urgence. Cependant, les infrastructures scolaires sont fortement endommagées, et les risques sanitaires liés à la stagnation des eaux augmentent. Plusieurs familles, dont les maisons ont été détruites, sont également contraintes de vivre dans des conditions précaires, augmentant ainsi la vulnérabilité des enfants face à l’interruption de leur scolarité. Cette situation fait peser d’énormes risques sur les performances scolaires des élèves dans une zone déjà butée au faible taux de scolarisation, au difficile accès aux infrastructures scolaires adéquates, aux défis socio-culturels et à l’insécurité imposé par Boko Haram. Il y a donc urgence de sauvé l’éducation des enfants du Mayo-Danay.
Les pirogues aident les habitants à se déplacer
En guise de mesures provisoires prise par les autorités, des camions, des bennes et des pirogues sont mis à contributions pour faciliter le transport des élèves et enseignants. Ces moyens de transports ont été affrétés par les soins des mairies pour permettre aux élèves de rallier leurs établissements respectifs. Les élèves sont obligés de suivre des cours dans des salles de classes complètement inondées.
Un bilan catastrophique des inondations
Les inondations de cette année dans le département du Mayo-Danay sont d’une ampleur inédite. Contrairement aux années précédentes, tous les onze arrondissements que compte le département ont été touchés, engendrant des pertes humaines et matérielles. Des routes reliant les différentes localités au chef-lieu sont coupées, des maisons se sont effondrées, des plantations ont été submergées, et des animaux et des biens emportés par les eaux. Plusieurs centres de santé ont également été affectés. À ce jour, le bilan provisoire fait état de 11 décès, principalement dus à des noyades ou à l’effondrement de maisons. Environ 200 000 personnes se retrouvent sans abris, avec plus de 8 000 habitations détruites.
Sur le plan agricole, ce sont 103 000 hectares de cultures vivrières et de coton qui ont été inondés, et 1 178 têtes de bétail emportées par les flots.
Les routes sont inondées
Face à cette situation dramatique, les populations sinistrées se retrouvent désemparées, ayant perdu leurs biens et moyens de subsistance. Elles comptent désormais sur l’intervention des pouvoirs publics et des personnes de bonne volonté pour leur venir en aide. Par ailleurs, la montée des eaux a entraîné l’invasion des latrines, augmentant le risque de propagation de maladies hydriques, ce qui pourrait aggraver une situation déjà critique.
Le changement climatique comme principale cause des inondations
Pour les climatologues, les inondations dans le Mayo Danya, comme dans de nombreuses autres régions du bassin du Lac Tchad, peuvent en effet être attribuées en partie au changement climatique. Les modifications du régime des précipitations, dues au réchauffement, entraînent des pluies plus intenses et irrégulières, provoquant des inondations soudaines. La déforestation et la dégradation des sols accentuent également ces phénomènes en réduisant la capacité des sols à absorber l’eau.
Lire : Tchad : les inondations font 341 décès en une semaine
En plus de ces facteurs climatiques, l’urbanisation rapide sans planification adéquate, l’insuffisance de mesures de gestion des eaux, et l’érosion des berges accentuent le risque d’inondation. Pour le Professeur Koussoumna Liba, climatologue enseignant à l’université de Maroua, la vulnérabilité du département du Mayo-Danay est imputable à plusieurs facteurs dont la texture du sol et l’insuffisance du dispositif destiné à retenir les eaux. « Les inondations dans le Mayo Danay sont effectivement provoquées par des affluents venant de l’extérieur, notamment des eaux de pluie en amont qui se déversent dans le cours d’eau. Le département du Mayo Danay est une zone de réceptacle des eaux qui viennent des différentes régions plus hautes, notamment les Monts Mandara, mais aussi la Tangilé et la Bendé au Tchad et même le Mbéré dans l’Adamaoua. Et dont du faite de la faible pente dans cette zone, le ruissèlement vers les lits mineurs du fleuve Logone devant les conduire vers le Chari et le Lac Tchad est très très lent. Et à cela il faut ajouter la nature argileuse du sol qui gonfle rapidement dès les premières pluies; ce qui ne favorise pas l’infiltration des eaux ». Explique-t-il. L’enseignant ajoute que dans cette zone où la nappe phréatique affleure, il est évident que les eaux de surface ne peuvent que se déverser dans les lits majeurs où les populations sont massivement installées causant ainsi les inondations.
Célestin TABOULI Succès
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