RDC : l’Union africaine alerte contre le risque de « balkanisation »

L’organisation exprime lors de son sommet de ce week-end des préoccupations concernant l’éclatement du pays.

Lors de son sommet, l’Union africaine (UA) a lancé un appel ferme à l’égard du M23, l’encourageant à se retirer immédiatement et mettant en garde contre les risques de « balkanisation » de la RDC. L’UA exprime des préoccupations concernant l’éclatement du pays, avec des régions entières qui échappent désormais au contrôle de Kinshasa. Bien que l’UA ait critiqué la situation, elle n’a pas mentionné explicitement le Rwanda, malgré les accusations récurrentes de soutien rwandais au M23. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, souligne la nécessité d’éviter une escalade régionale, tandis que la diplomatie française a évoqué des sanctions et l’Union européenne a annoncé un examen d’options pour faire face à la crise.

Dimanche 16 février, les combattants du M23, soutenus par des forces rwandaises, sont entrés à Bukavu, une grande ville située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La conquête de Bukavu par le M23, accompagnée de troupes rwandaises, marque un tournant dans cette affaire. Cette action donne désormais au groupe armé le contrôle du lac Kivu, crucial pour les échanges commerciaux et les déplacements dans la région. Après avoir fait régner la confusion à Goma fin janvier, le M23 et ses alliés ont poursuivi leur offensive vers le Sud-Kivu.

La réaction de la population

Le M23 est entré dans les quartiers périphériques de Bukavu vendredi soir, après avoir capturé l’aéroport situé à proximité. La ville, d’environ un million d’habitants, est tombée sans résistance de l’armée congolaise, qui avait été ordonnée de quitter ses bases militaires. Des scènes de pillages ont été observées dans la ville, des habitants emportant des marchandises volées, tandis que d’autres célébraient l’arrivée des rebelles, les qualifiant de « libérateurs ». Cependant, le calme a progressivement envahi la ville, bien que des tirs sporadiques aient continué d’être entendus.

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Fuite de la population et réfugiés

Face à l’arrivée du M23 à Bukavu, des milliers de civils ont pris la fuite, cherchant refuge au Burundi voisin, traversant la rivière Ruzisi. Le ministre burundais de l’Intérieur a fait état de plus de 10.000 réfugiés arrivés depuis vendredi soir. Le gouvernement congolais, quant à lui, exprime son indignation et dénonce les actions du Rwanda, les qualifiant de « pillages », ce qui se passe à l’est de la RDC.

Lire : RDC : le président burundais met à nouveau en garde le Rwanda

Actuellement, environ 4.000 militaires rwandais sont présents dans l’est de la RDC, et les récentes violences ont fait près de 3.000 morts, selon les Nations unies. Le Royaume-Uni a exprimé des préoccupations concernant un possible conflit régional plus large. Les appels à une désescalade, comprenant un cessez-le-feu et un retrait des troupes rwandaises, se multiplient mais restent sans réponse. L’Ouganda, le Burundi et l’Afrique du Sud ont déployé des forces militaires en soutien à l’armée congolaise, tandis que le M23 a exigé le départ des soldats burundais présents dans le Sud-Kivu.

Notre Afrik avec AFP