Lors de sa visite à Bugabira, une commune située à la frontière avec le Rwanda, il a averti que toute attaque contre son pays entraînerait une riposte militaire.
Le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a de nouveau exprimé des préoccupations à l’égard du Rwanda lors d’une visite mardi 11 février à la frontière entre les deux pays. Cette déclaration intervient alors que les troupes burundaises soutiennent l’armée congolaise face au groupe rebelle M23 et à ses alliés rwandais dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Déjà fin janvier, Evariste Ndayishimiye avait accusé Kigali de préparer une attaque contre le Burundi, qualifiant le Rwanda d’« ennemi ». Lors de sa visite à Bugabira, une commune située à la frontière avec le Rwanda, il a averti que toute attaque contre son pays entraînerait une riposte militaire. « Celui qui va nous attaquer, nous allons l’attaquer », déclare-t-il, qualifiant également le Rwanda de « mauvais voisin ». Il a exhorté la population à se préparer face à d’éventuels affrontements, rappelant des conflits historiques entre les deux royaumes du Burundi et du Rwanda.
Les tensions ethniques persistantes
Le Burundi, une nation d’Afrique centrale marquée par des tensions ethniques entre les Hutus et les Tutsis, a connu de nombreux massacres interethniques depuis son indépendance en 1962, avec des violences récurrentes en 1965, 1972 et 1981. Ces événements ont alimenté un cycle de violences et d’exclusion ethnique. Entre 1993 et 2006, le pays a été plongé dans une guerre civile qui a fait 300 000 victimes. Bien que des efforts aient été faits pour promouvoir la réconciliation, les tensions restent vives.

Lundi 10 février, l’évêque de Muyinga, Mgr Bonaventure Nahimana, a exprimé ses inquiétudes concernant la résurgence des divisions ethniques dans le pays. Il souligne que les conflits actuels réveillent des blessures anciennes, rendant plus difficile la guérison des divisions par le pardon et la réconciliation.
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L’impact du conflit sur la région
La situation en RDC reste préoccupante, notamment avec la confusion qui de Goma, capitale du Nord-Kivu, par le groupe armé M23 fin janvier, et l’avancée vers Bukavu, située à une cinquantaine de kilomètres du Burundi. Face à cette menace croissante, l’armée burundaise a renforcé ses troupes en RDC. Cette situation a provoqué une inquiétude générale, aussi bien au sein du régime burundais qu’auprès de la population.
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Selon un journaliste burundais, l’angoisse face à la guerre en RDC s’est amplifiée dans la société burundaise, alimentée par les discussions sur les réseaux sociaux et au sein des communautés. Fin janvier, l’ONU avait déjà évoqué les risques d’une guerre régionale, soulignant les tensions croissantes dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Notre Afrik avec AFP







