Originaire des prisons de Libreville, ce rythme qui a conquis la jeunesse, a pour ambition de transcender les frontières nationales.
Dans les bars du quartier des Charbonnages à Libreville, dès que le DJ lance les premières notes, les gens sont en émoi. Cette musique, mélangeant le rap, l’afrobeat et les sonorités traditionnelles de l’Afrique centrale, captive les cœurs. Pour la jeunesse gabonaise, ce genre musical local a surpassé l’Afrobeat nigérian et l’Amapiano sud-africain, qui ont conquis la planète. Les adeptes connaissent par cœur les paroles d’artistes comme l’Oiseau Rare, Eboloko ou Général Ithachi, dont les millions de streams font d’eux les nouveaux géants de la scène musicale gabonaise.
Essone Obiang, de la plateforme de streaming gabonaise Gstore Music, explique qu’en argot, « la N’Tcham signifie la bagarre ». Bien que les paroles des artistes soient en français, la N’Tcham est principalement basée sur l’argot, un avantage pour ceux qui maîtrisent la langue du ghetto au Gabon. « Cette danse née en milieu carcéral exprime toute la violence qu’il y a dans les quartiers populaires comme les braquages et les agressions », ajoute Essone Obiang. À la sortie de prison, des chorégraphies ont donné naissance à des morceaux de musique. Un phénomène que ce gabonais de Gstore Music compare à celui du hip-hop, où la danse précède la musique. Il qualifie par ailleurs la N’Tcham de « pop du Gabon ».
Avec ses 40 millions de streams, L’Oiseau Rare est fier de représenter le patrimoine musical de son pays situé en Afrique centrale. Selon lui, la N’Tcham posséde des codes et des instruments propres à elle tels que des cithares, des flûtes et des cuivres. « C’est beaucoup plus un rythme afrobeat ou dancehall accéléré », explique l’artiste.
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Cependant, tous les artistes ne sont pas fans de ce rythme musical. Certains rappeurs rejettent les messages véhiculés par la N’Tcham, les considérant comme faisant l’apologie des mauvaises mœurs. Ce que déplore L’Oiseau Rare qui au contraire pense que cette musique issue des quartiers défavorisés, relate le quotidien des habitants. Il prend l’exemple de son confrère, « L’enfant terrible de Libreville », qui après avoir passé un séjour en détention, raconte son vécu.
Selon Essone Obiang, le conflit entre les rappeurs et les chanteurs de N’Tcham est générationnel. « Les artistes de N’Tcham sont les héritiers de ce que les rappeurs avaient construit. Aujourd’hui, ils ont leur propre langage, leur propre attitude, leurs propres codes. Au final, leur musique n’a pas grand-chose à voir avec ce qui s’est fait avant ».
Malgré tous ces dénigrements faits par certains ainés artistes, les partisans de la N’Tcham voient en elle une musique d’identité gabonaise qu’ils comptent bien faire sortir du pays. Dementos, jeune artiste de 22 ans du quartier d’Alibandeng à Libreville, a vu sa carrière décoller grâce à la N’Tcham. Par conséquent, il entrevoit de faire connaître ce style en dehors du Gabon « Nous sommes écoutés chez nous, c’est bien, mais il faut découvrir d’autres pays, d’autres horizons. C’est mon combat », déclare-t-il.
Pour se développer, les artistes de la N’Tcham utilisent des stratégies de promotion axées principalement sur les réseaux sociaux. Clancy Bissela, co-fondateur de Bweli Tribe, un média spécialisé dans les musiques urbaines africaines, souligne que ces jeunes ont bien compris l’importance d’Internet. « La N’Tcham peut être exportée au-delà des frontières gabonaises », indique Fallone Endambo Makata, réalisatrice d’un documentaire sur le sujet. « Il n’y a pas plus Gabonais à l’heure actuelle. Le message véhiculé peut être écouté partout en Afrique, même partout dans le monde. Il suffit juste que ça arrive à l’oreille des gens », conclut-elle.
Tatiana Kuessie avec l’AFP
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