Nécrologie : Amadou Mahtar Mbow n’est plus

Le Sénégalais qui décède ainsi à l’âge de 103 ans est le tout premier Africain à prendre la direction d’une agence des Nations Unies. Il a rendu l’âme la nuit de lundi à mardi à Dakar.

L’ancien directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, Amadou Mahtar Mbow, est décédé dans la nuit du lundi au mardi à Dakar, à l’âge de 103 ans. Universitaire et homme politique de renom, il a consacré sa vie à l’éducation et à la culture. Né à Dakar en 1921, Amadou Mahtar Mbow a grandi à Louga, où il a fréquenté d’abord l’école coranique avant d’accéder à l’école française grâce à Blaise Diagne. À l’âge de 18 ans, il s’est engagé dans la Seconde Guerre mondiale en rejoignant l’armée de l’air comme volontaire en mars 1940. Amadou Mahtar Mbow a poursuivi ses études supérieures en France, où il a obtenu des diplômes en histoire et géographie. De retour au Sénégal, il a enseigné ces matières avant de devenir ministre de l’Éducation puis de la Culture, entre 1966 et 1970. En juin 2008, il préside les Assises nationales du Sénégal et la Commission nationale de réformes des institutions (CNRI).

Amadou Mahtar M’Bow à l’Unesco dans les années 1980

En 1974, il devient le premier Africain à prendre la direction d’une agence des Nations Unies en étant nommé à la tête de l’UNESCO. Son mandat de 13 ans est marqué par une vision novatrice qui fait de lui un leader dans la promotion de l’éducation, de la culture et de la paix. Le 13 septembre 1957, il fonde la première association africaine dédiée au développement des bibliothèques publiques en Afrique à Saint-Louis du Sénégal, dont il est le premier président.

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Amadou Mahtar Mbow est l’auteur de nombreuses publications, dont plusieurs traitent des missions de l’UNESCO, comme Aux sources du futur : La problématique mondiale et les missions de l’UNESCO. Il a également enrichi les travaux de l’Académie du Royaume du Maroc avec une trentaine de communications sur des problématiques culturelles, politiques, économiques et sociales, souvent sous un prisme africain.

Vague d’émotion sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, c’est l’émoi. Les internautes laissent un mot à l’endroit de celui qu’ils considéraient comme un homme de valeur. « Il fut bien celui qui, dans les années 2003, assis à ses côtés dans un bus dans le cadre de la lutte en faveur du retrait des enfants de la rue, me montra du doigt son village ! Ñalaxaar a perdu son Mahtaar et nous, toutes et tous, notre boussole ! « Repose en paix », témoigne le journaliste Mademba Aas Njaay sur X. Le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a laissé un mot de reconnaissance à la mémoire de celui qu’il nomme patriarche de la nation. « C’est avec une profonde émotion que j’apprends la disparition du professeur Amadou Mahtar Mbow (…) C’est un des patriarches de la nation sénégalaise qui s’est éteint en laissant un héritage inestimable, marqué par son combat pour une justice éducative et culturelle mondiale », écrit le chef d’État sur Facebook.

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Sur X, Mamoudou Ibra Kane, leader du mouvement citoyen Demain, c’est Aujourd’hui, déclare : « Hommage au père du Nomic et des Assises nationales qui aura traversé 2 siècles en grand humaniste et en combattant pour la liberté et la démocratie ; le Sénégal, l’Unesco et l’humanité entière lui doivent beaucoup 1/2 ». Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, quant à lui, affirme sur Facebook que : « C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le rappel à Dieu du doyen Amadou Mahtar MBOW, survenu ce 24 septembre 2024 ; grand intellectuel et homme de culture, il a consacré sa vie à notre nation et à l’Afrique ». « C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès d’Amadou Mahtar Mbow, ancien ministre et ex-DG de l’UNESCO ; un grand homme qui a marqué l’histoire par son engagement pour l’éducation et la justice sociale», déclare sur X Sambou Biagui, directeur général de la Maison de la presse du Sénégal Babacar Touré.

Sonia Feugap

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