Mobilité renforcée : le Sénégal et la Mauritanie tournent la page de l’accord de 1972

Le nouveau texte facilite l’accès à la Mauritanie pour les Sénégalais, en autorisant l’entrée par un poste-frontière officiel avec une pièce d’identité valide, sans obligation de justifier de moyens de subsistance.

Le Sénégal et la Mauritanie ont franchi un cap historique dans leur coopération bilatérale à Nouakchott. Les deux pays ont signé un nouvel accord sur la circulation des personnes, remplaçant le texte vieux de plus de 50 ans, datant de 1972. Ce nouvel engagement vise à renforcer la mobilité humaine entre les deux États, tout en respectant les impératifs de sécurité et d’identification.

Le texte introduit une série de mesures d’assouplissement pour les ressortissants sénégalais désireux de se rendre en Mauritanie. Désormais, l’entrée sur le territoire mauritanien devra se faire par un poste-frontière officiel, avec la présentation d’une carte d’identité nationale ou d’un passeport en cours de validité, sans exigence de preuve de moyens de subsistance.

L’accord distingue trois types de séjour, avec des conditions spécifiques. Court séjour, seule une copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) accompagnée de l’original de la carte consulaire est demandée. Aucune preuve de ressources financières n’est requise. Long séjour (1 an), les Sénégalais devront présenter une pièce d’identité, leur carte consulaire, et payer des frais de dossier de 5 000 FCFA (environ 300 ouguiyas), contre 50 000 FCFA auparavant. La nouveauté ici est qu’aucun contrat de travail ni justificatif de ressources n’est nécessaire pour une première demande. Seul le renouvellement annuel du titre de séjour demandera un justificatif de revenus.

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Une mission d’information auprès de la diaspora

Pour accompagner l’entrée en vigueur de ce nouvel accord, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a conduit une mission officielle en Mauritanie du 26 au 29 juin 2025. Il s’est rendu dans les villes de Rosso, Nouakchott et Nouadhibou, où il a rencontré les communautés sénégalaises pour expliquer en détail les nouvelles dispositions.

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Lors de cette tournée, il a également évoqué plusieurs initiatives destinées à la diaspora, dont le recensement des Sénégalais de l’extérieur, le programme « Jariñ sa Réew », la création de la Banque de la diaspora et la première Journée nationale de la diaspora, prévue en décembre 2025 à Dakar.

Un soutien concret aux initiatives économiques

En parallèle de cette campagne de sensibilisation, le Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (FAISE) a apporté un soutien financier à plusieurs groupements sénégalais en Mauritanie. Au total, 50 millions de Fcfa ont été octroyés à 34 associations réparties ainsi 29 millions de Fcfa à Nouakchott, 15 millions de Fcfa à Nouadhibou et 6 millions de Fcfa à Rosso.

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Afin de garantir une mise en œuvre rapide et effective du nouvel accord, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur a plaidé pour sa ratification parlementaire. Il a notamment rencontré le président de l’Assemblée nationale mauritanienne, Mohamed Bamba Ould Meguett, et s’est entretenu avec Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, pour engager la même procédure. Cet accord représente une avancée majeure dans les relations sénégalo-mauritaniennes.