Mali : les manuscrits de Tombouctou rapatriés après 12 ans hors du pays

Le premier lot, acheminé par voie aérienne depuis Bamako, comprend plus de 200 caisses, totalisant 5,5 tonnes de manuscrits.

Ce lundi, l’armée malienne a lancé une opération symbolique et hautement sécurisée pour le rapatriement progressif des manuscrits anciens de Tombouctou, protégés depuis plus d’une décennie à Bamako. Escorté par des forces armées, le convoi militaire a pénétré dans l’enceinte de l’Institut des hautes études et recherches islamiques Ahmed Baba, à Tombouctou. À son bord, plusieurs caisses contenant une première partie des célèbres manuscrits, qui avaient été déplacés dans l’urgence vers la capitale malienne pour échapper aux violences et aux destructions menées par les groupes armés islamistes. Le premier contingent, transporté par avion depuis Bamako, représente plus de 200 caisses, soit 5,5 tonnes de documents.

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Un patrimoine d’une richesse exceptionnelle

Ces manuscrits couvrent un large éventail de disciplines. Ils parlent de religion, de droit, d’astronomie, de médecine, des mathématiques, de géographie et d’histoire. Témoins de l’apogée intellectuelle des empires du Mali et du Songhaï, ils rappellent que Tombouctou fut autrefois un foyer majeur de savoir et un carrefour culturel entre l’Afrique subsaharienne et le monde islamique.

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Pour les responsables maliens, cette restitution dépasse la simple dimension patrimoniale. Diahara Touré, maire adjoint de la ville, a salué « un moment attendu de longue date », affirmant que ces manuscrits incarnent l’âme spirituelle et intellectuelle du pays. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye, a quant à lui évoqué « un trésor national » et « un pont entre notre passé glorieux et l’avenir que nous voulons bâtir ».

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Une mémoire en caisse

D’autres livraisons sont prévues dans les mois à venir. Pour les autorités locales, ce retour est doublement stratégique. Il permet non seulement de redonner à Tombouctou sa vocation historique de centre de savoir, mais aussi d’assurer une meilleure conservation de ces textes dans un climat plus sec que celui de Bamako, souvent trop humide.