Malgré un climat tendu avec l’expulsion de l’ambassadeur sud-africain des Etats-Unis, le président Cyril Ramaphosa a fait savoir que l’ »amélioration de la relation » avec le pays de Donald Trump était une « priorité ».
« L’amélioration de nos relations avec les États-Unis d’Amérique est une priorité pour nous. Ils sont notre deuxième partenaire commercial après la Chine », a déclaré Cyril Ramaphosa aux médias lors d’un déplacement à Johannesburg ce lundi 17 mars 2025. Dans une volonté apparente de calmer une relation au plus bas, le chef d’Etat a dit avoir « noté le mécontentement exprimé par les États-Unis, en particulier à propos des remarques » de l’ambassadeur. Il a aussi souligné que Pretoria partageait la même ligne s’agissant de l’Ukraine.

Ebrahim Rasool a déclenché le courroux américain en décrivant Donald Trump comme « mobilisant un suprémacisme contre le pouvoir en place » lors d’une intervention dans un webinaire vendredi. L’ambassadeur « reviendra bientôt » en Afrique du Sud, a seulement dit le président sud-africain sans davantage de précision. « L’engagement auprès (des Etats-Unis) se poursuit », a affirmé Cyril Ramaphosa. « Il se fera par l’intermédiaire de représentants des milieux d’affaires, du monde du travail et d’un grand nombre d’autres interlocuteurs, ainsi que du gouvernement. »
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Les raisons de la relation tendue
L’Afrique du Sud est particulièrement ciblée ces dernières semaines par Washington, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Dans un décret présidentiel lui coupant ses aides le mois dernier, le président américain a accusé l’Afrique du Sud de traiter de façon « injuste » les Afrikaners, descendants de colons européens, et a fustigé sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.
Lire : Diplomatie : l’ambassadeur sud-africain expulsé des Etats-Unis
Evoquant une loi récemment promulguée sur l’expropriation qui permet dans certaines circonstances au gouvernement sud-africain de saisir des terres sans compensation, le président américain a aussi promis aux fermiers sud-africains une « voie d’accès rapide à la citoyenneté » américaine sur son réseau social ce mois-ci « Ils confisquent leurs TERRES et leurs FERMES, et bien pire que cela », a-t-il accusé, alors que les Blancs demeuraient propriétaires de 72% des terres agricoles en 2017, selon des chiffres officiels. Un héritage de la colonisation, puis de l’apartheid.
Notre Afrik avec AFP