Actuellement, seulement un tiers des 24 zones diamantifères du pays sont classées « vertes » et autorisées à exporter.
Soumise à un embargo sur ses exportations de diamants depuis plus de dix ans, la Centrafrique cherche à convaincre ses partenaires du Processus de Kimberley (KP), l’organisme international régulant le commerce des diamants, de lever les restrictions qui affectent un secteur vital pour son économie. Actuellement, un tiers des 24 zones diamantifères du pays sont classées « vertes » et autorisées à exporter, tandis que celles classées « rouges » restent sous embargo. « La situation des habitants des zones de production est catastrophique », indique Luc Florentin Simplice Brosseni Yali, directeur général du Secrétariat permanent du KP, soulignant qu’un retour à des activités économiques normales pourrait aider au rétablissement de la paix en offrant aux jeunes des alternatives à la violence. Lors de la mission d’évaluation, « j’ai vu des jeunes et des femmes s’agenouiller pour demander la levée des sanctions », rapporte-t-il.
Processus de tri
Simplice Brosseni Yali rappelle également que les sanctions ont principalement affecté le gouvernement, sans véritablement freiner les groupes rebelles. En effet, les sanctions interdisent uniquement l’exportation des diamants, mais ne bloquent pas leur extraction. En conséquence, les artisans miniers continuent de travailler sur les sites, vendant leurs pierres à des réseaux de contrebande.
Le Président Touadéra plaide pour la levée totale de l’embargo
Lors de l’assemblée générale de l’ONU à New York, le président Faustin-Archange Touadéra a de nouveau plaidé pour une levée totale de l’embargo, soulignant la « situation relativement stable » du pays. Cependant, malgré les efforts pour étendre l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, la situation sécuritaire reste « volatile », marquée par des affrontements récurrents liés à l’accès aux sites miniers et au contrôle des axes routiers, selon le dernier rapport de la MINUSCA, la mission de paix de l’ONU. En septembre, une équipe du FMI a noté des « progrès dans le maintien de la paix », mais a aussi souligné l’« insécurité persistante » dans certaines zones minières, un « environnement peu favorable aux affaires » et une « incertitude réglementaire » qui freine le développement économique.
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Le Processus de Kimberley se réunit à Dubaï sous la présidence des Émirats arabes unis, et pour la Centrafrique, l’enjeu majeur est de lever complètement l’embargo instauré après les crises politico-militaires de 2013. « Aujourd’hui, les conditions sont réunies ; la situation sécuritaire ne constitue plus un obstacle et la traçabilité minimale est désormais assurée », a affirmé le ministre des Mines, Rufin Benam Beltoungou, lors d’une visite d’experts du KP en septembre.
Des progrès mais des incertitudes
Cette mission d’experts, la première depuis 2015, a permis d’inspecter plusieurs zones minières pour vérifier que l’extraction et la commercialisation des diamants respectent les normes internationales visant à interdire le commerce des « diamants de sang ». « J’espère que le rapport recommandera la levée des restrictions pour la Centrafrique ; l’atmosphère au sein de la mission était positive, mais cela ne garantit pas que l’issue sera favorable », a exprimé Paul-Crescent Beninga, membre de la Coalition de la Société civile du KP. Les gisements de diamants alluvionnaires et d’or représentent des ressources vitales pour le pays, avec des permis d’exploitation délivrés à des entreprises chinoises, américaines, rwandaises, ainsi qu’à des acteurs russes proches du groupe paramilitaire Wagner, qui soutient le régime.
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Les sanctions ont eu un effet dévastateur sur l’économie centrafricaine. En 2011, avant le coup d’État militaire et la guerre civile qui a suivi, le pays exportait officiellement 323 575,30 carats de diamants, générant un revenu de 29,7 milliards de francs CFA (environ 45 millions d’euros). En 2023, les exportations n’ont rapporté que 324,3 millions de FCFA (4,9 millions d’euros), selon des chiffres officiels. « Les sanctions auraient dû être levées dès le rétablissement de l’ordre constitutionnel en mars 2016, mais elles n’ont été levées que partiellement en 2015, contrairement à ce qui s’est passé pour l’Angola, la Côte d’Ivoire ou la Sierra Leone », déplore Luc Florentin Simplice Brosseni Yali.
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