Le tambour parleur, long de trois mètres et pesant 430 kg, était utilisé pour transmettre des messages rituels ou d’alerte au sein des villages. Il fut envoyé en France en 1929.
L’Assemblée nationale française a adopté, ce lundi, à l’unanimité, un projet de loi autorisant la restitution du tambour parleur Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire. Cette pièce patrimoniale majeure, confisquée en 1916 par l’armée coloniale, sera officiellement restituée dans le cadre d’un processus en deux temps. Le vote s’est conclu par 111 voix pour et aucune voix contre, marquant une volonté politique claire de tourner une page douloureuse de l’histoire coloniale.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a salué cette décision, soulignant qu’elle s’inscrit dans la continuité du discours prononcé par Emmanuel Macron à Ouagadougou en 2017, où le président avait exprimé son souhait de refonder les relations culturelles entre la France et l’Afrique. Elle a rappelé que cette restitution est le fruit d’un travail collaboratif entre plusieurs institutions : le ministère de la Culture, le ministère des Affaires étrangères, le musée du Quai Branly – Jacques Chirac en France, et le musée des Civilisations de Côte d’Ivoire.
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Une procédure en deux étapes
Rachida Dati a détaillé le processus juridique et diplomatique qui encadre cette restitution. Une première étape, sous forme de dépôt temporaire, a été formalisée en novembre 2023, en partenariat avec son homologue ivoirienne. Ce dépôt sera suivi d’un transfert définitif, rendu possible grâce à l’adoption d’une loi dérogatoire au Code du patrimoine, lequel interdit normalement l’aliénation des biens appartenant aux collections publiques. Cette proposition de loi a été adoptée à l’unanimité au Sénat le 28 avril, puis validée en commission à l’Assemblée nationale le 2 juillet.
Vers une loi-cadre sur les restitutions culturelles
La ministre a également annoncé qu’un projet de loi-cadre sur la restitution des œuvres culturelles acquises illégalement sera présenté d’ici la fin juillet, avec un débat parlementaire prévu dès septembre 2025. En effet, ce texte vise à poser un cadre juridique stable et cohérent pour les futures restitutions à d’autres pays africains ou à d’autres communautés spoliées. Le retour du tambour Djidji Ayôkwé devrait intervenir à l’occasion de la réouverture du musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, soutenue par la France, qui accueillera cet objet emblématique.
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En Côte d’Ivoire, la nouvelle a suscité fierté et émotion. La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a exprimé sa joie sur les réseaux sociaux avec un message concis mais fort : « Unanimité Djidji Ayôkwé ». Dans un communiqué officiel, le ministère ivoirien de la Culture a qualifié ce retour de cause nationale, soulignant sa dimension symbolique forte et sa portée en matière de cohésion sociale.
Un comité national pour orchestrer le retour du tambour
Le gouvernement ivoirien a annoncé la mise en place d’un comité national d’organisation, placé sous l’autorité du Premier ministre Robert Beugré Mambé. Ce comité pilotera les préparatifs autour du rapatriement du tambour et de sa valorisation. La Côte d’Ivoire a réaffirmé sa volonté de poursuivre les démarches de restitution d’autres œuvres emblématiques, en cohérence avec la politique culturelle du président Alassane Ouattara et dans une logique responsable, inclusive et concertée, qui s’inscrira dans le futur cadre législatif.
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Le tambour parleur Djidji Ayôkwé, long de trois mètres et pesant 430 kg, était utilisé pour transmettre des messages rituels ou d’alerte au sein des villages. Il servait notamment à prévenir les communautés lors de recrutements militaires forcés, une pratique fréquente à l’époque coloniale. Spolié en 1916, il fut envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro, puis transféré au musée du Quai Branly. Ainsi, depuis 2022, il repose dans les réserves de ce dernier, restauré en prévision de son rapatriement.
Le projet vise à alléger les démarches en vigueur, dans un contexte où la restitution des biens issus de la colonisation par la france reste très limitée. le gouvernement français s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la restitution des objets issus de la colonisation. un projet de loi-cadre, porté par la ministre de la...
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