Course à la présidence de la BAD : place aux débats et aux stratégies 

La bataille pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) s’intensifie ! Après la publication officielle de la liste des candidats, le 21 février, les rapports de force se dessinent, les alliances se nouent et certains soutiens créent déjà la surprise.

Désormais validés, les candidats entrent dans la phase décisive où chaque argument, chaque rencontre, chaque soutien peut faire la différence. La première étape clé est fixée au 21 mars 2025 : chaque prétendant devra soumettre une déclaration écrite détaillant sa vision pour la BAD. Ce document, bien plus qu’un simple manifeste, va servir à séduire les gouverneurs et à orienter les futures discussions.

Le candidat Sénégalais Amadou Hott au Gabon

L’étape suivante sera l’interaction avec les décideurs ! Le 22 avril 2025, les gouverneurs poseront leurs questions aux candidats via le Secrétariat général. Une étape cruciale où les postulants devront démontrer leur maîtrise des enjeux économiques et financiers africains, mais aussi leur capacité à fédérer.

Le 28 mai 2025, veille de l’élection, est prévu le grand oral des candidats lors de l’Assemblée annuelle de la BAD. Face aux gouverneurs, ils devront défendre leur programme et convaincre les derniers indécis. Cependant, ce sera l’ultime démonstration de leadership avant le vote du 29 mai 2025, qui désignera le prochain président de la BAD.

Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité

Les premiers soutiens rebattent les cartes

Mais au-delà des discours et des plans de développement, c’est bien la dynamique diplomatique qui façonne cette élection. Et déjà, des soutiens stratégiques émergent, créant des surprises et des tensions.

📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP

L’un des premiers coups de théâtre est venu du Gabon, qui a choisi de soutenir le Sénégalais Amadou Hott, faisant éclater l’unité sous-régionale d’Afrique centrale, pourtant censée se ranger derrière le Tchadien Tolli Abbas. En effet, ce choix rebat totalement les cartes pour la région, qui se retrouve divisée face à un scrutin où chaque voix compte.

De son côté, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah tisse patiemment sa toile. Il multiplie les appuis et vient de décrocher le soutien de l’ancienne candidate tanzanienne Frannie Leautier. Mieux encore, selon des sources bien informées, il pourrait aussi recevoir l’aval d’un autre ex-prétendant à la présidence de la BAD, le Béninois Romuald Wadagni. Un atout de taille qui pourrait renforcer sa position dans la sous-région ouest-africaine et au-delà.

Akinwumi Adesina, actuel président de la BAD

Une campagne débridée

Alors que les alliances se forment et se défont, la course à la présidence de la BAD s’annonce plus incertaine que prévu. En effet, les candidats devront jouer sur plusieurs tableaux : séduire les gouverneurs par leur programme, sécuriser des votes stratégiques et éviter les pièges d’une diplomatie où les intérêts régionaux ne cessent d’évoluer.

Lire : BAD : qui va succéder à Adesina Akinwumi ?

D’ici le 29 mai, les tractations en coulisses s’intensifieront, et d’autres ralliements inattendus pourraient encore faire basculer la balance. Cependant, une seule certitude : la bataille est loin d’être jouée, et les prochains jours s’annoncent décisifs pour ceux qui rêvent de prendre les commandes de l’institution phare du financement du développement en Afrique.

Simon Pierre Etoundi