Cedeao : les dirigeants appellent à une transformation économique collective

Dans son dernier discours à la tête de l’organisation, Bola Tinubu a exhorté les gouvernants à privilégier l’action concrète par une coopération accrue, une meilleure coordination des politiques et des investissements audacieux.

Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, également président en exercice de la Cedeao, a lancé un appel à l’unité des pays ouest-africains en vue d’une transformation économique durable. S’exprimant à Abuja, le samedi 21 juin, lors de la deuxième journée du Sommet économique ouest-africain, il a exhorté les dirigeants régionaux à dépasser les discours pour produire des résultats tangibles, en misant sur une coopération renforcée, une harmonisation des politiques publiques et des investissements ambitieux.

Le président nigérian a dénoncé le niveau très bas des échanges commerciaux intra-régionaux, qui ne dépassent pas les 10 %. Il qualifie cette situation de « crise silencieuse » au regard du potentiel économique de la région. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’agir isolément », a-t-il déclaré avant de rajouter que « le commerce régional sous la barre des 10 % ne reflète ni notre ambition ni nos capacités. Ce n’est pas un manque d’engagement, mais une absence de coordination stratégique».

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Miser sur la jeunesse et l’innovation pour bâtir l’avenir

Bola Tinubu a également insisté sur l’importance stratégique de la jeunesse ouest-africaine. Pour lui, cette population jeune représente un levier de croissance, à condition d’investir massivement dans l’éducation, la technologie, les infrastructures numériques et l’entrepreneuriat. À défaut, ce potentiel pourrait devenir un facteur de fragilité. Il a plaidé pour une politique d’intégration régionale qui place les jeunes au cœur du développement.

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Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, est allé dans le même sens en insistant sur l’urgence de mettre en place une gouvernance pragmatique, fondée sur des marchés libres et une forte implication du secteur privé. « Redéfinir notre avenir économique exige de faire appel à l’ingéniosité, à la créativité et à l’esprit d’entreprise de nos citoyens », a-t-il affirmé, soulignant que le changement viendra avant tout des peuples de la région.

Appel à la réconciliation avec les États sortis de la Cedeao

Le président libérien, Joseph Boakai, a pour sa part mis l’accent sur la nécessité de maintenir le dialogue avec les pays qui ont quitté la CEDEAO, en particulier le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Il a rappelé que la 66e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État avait déjà plaidé pour une relance des liens avec ces États. « Nous devons préserver des passerelles de dialogue et de coopération avec nos frères qui ont choisi de suivre un autre chemin », a-t-il affirmé.

Une large participation régionale pour renforcer l’intégration

Le sommet a réuni plusieurs chefs d’État ouest-africains, dont ceux du Ghana, du Bénin, de la Sierra Leone, de la Gambie, du Sénégal, du Togo et de la Guinée-Bissau. À leurs côtés, des ministres clés (Finances, Commerce, Infrastructures, Affaires étrangères), ainsi que des représentants des grandes institutions régionales telles que l’AMAO, l’IMAO, la BIDC, l’UEMOA et le Secrétariat de la ZLECAf, ont pris part aux travaux.

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Ce sommet, qui s’inscrit dans la dynamique préparatoire de la 67e session ordinaire de la Cedeao, visait à renforcer les fondations d’une intégration économique plus poussée. Les débats ont souligné l’urgence d’une meilleure coopération en matière de commerce, d’investissement et d’innovation. Il s’agit pour la Cedeao non seulement de rester pertinente dans un monde en mutation, mais aussi de devenir un modèle d’union économique africaine efficace et inclusive.