Cameroun : les évêques appellent les autorités à une meilleure gouvernance

Dans une lettre aux Camerounais, les hommes d’Église invitent les dirigeants à prendre conscience de la gravité de la situation et à agir pour le bien commun.

Dans leur message du 11 janvier 2025, les évêques du Cameroun, réunis à Buea pour leur 43ᵉ séminaire annuel, ont adressé un appel à l’action commune fondée sur l’espérance chrétienne. Soulignant la situation socio-économique difficile du pays, ils ont appelé à la conversion, à la réconciliation et à un changement radical des mentalités.

Le message des évêques s’inscrit dans une réflexion plus large sur la gouvernance au Cameroun. Ils soulignent que la corruption et le manque de transparence dans la gestion des fonds publics sont des freins majeurs au développement. Selon eux, les projets d’infrastructure, comme les routes et l’énergie, sont souvent mal exécutés, malgré les fonds alloués, ce qui engendre un mécontentement général et une perte de confiance dans les institutions.

Une réconciliation nationale

Le message invite les citoyens et les dirigeants à prendre conscience de la gravité de la situation et à œuvrer ensemble pour le bien commun. Dans un contexte difficile, les évêques insistent sur l’importance de raviver l’espérance collective à travers la conversion personnelle et la solidarité nationale. Ils encouragent chacun à s’engager dans un changement de mentalités, en pratiquant l’amour mutuel, la justice et la réconciliation. « Nous ne sommes pas des victimes de la crise, nous en sommes aussi les causes et les agents », rappellent-ils.

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Les hommes d’Église appellent également les autorités à placer les intérêts du peuple au cœur de leurs préoccupations, notamment en matière de gestion des ressources naturelles et d’infrastructures publiques. «Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas ignorer l’heure de la crise, la misère, la faim, le dénuement, le chômage », écrivent les évêques avant de rajouter : « dans certaines zones rurales, un véritable désespoir pèsent lourdement sur le destin non seulement du peuple en général, mais surtout des plus pauvres, des plus faibles, des plus démunis ». Ils décrivent la corruption comme la principale gangrène du pays et affirment qu’elle constitue un des plus grands obstacles au progrès et à la stabilité sociale.

Les évêques du Cameroun ont salué les progrès en matière de sécurité, espérant que ces efforts favorisent la paix dans le pays. « Nous rendons grâce à Dieu qui permet le retour progressif de la sécurité dans la ville de Buea. Nous osons espérer que des efforts s’intensifieront pour que la paix revienne dans toutes les régions du Cameroun », déclarent les hommes d’Église.

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Retour sur le message de 1990

Rappelant leur message de 1990 sur la crise économique, les évêques soulignent que, trente-cinq ans après, les défis socio-économiques du Cameroun demeurent considérables. Ils pointent du doigt les problèmes persistants liés à la pauvreté, à la malgouvernance et aux inégalités sociales. Ils suggèrent une réforme des mentalités et une plus grande responsabilité de la part des dirigeants politiques.

Afin de redonner de l’espoir aux Camerounais, les évêques ont évoqué la bulle d’indiction de l’année jubilaire de l’espérance du pape François, qui rappelle que, même dans les pires circonstances, la joie chrétienne demeure un don de Dieu. À travers les écrits de l’apôtre Paul, ils soulignent que l’espérance chrétienne ne se base pas sur des plaisirs passagers ou des circonstances favorables, mais sur une confiance profonde en Dieu, qui permet de surmonter toutes les épreuves de la vie.