Un quintette de candidats est en lice, représentant la diversité du continent et les courants d’influence qui traversent l’institution multilatérale de développement pour la diriger.
Avec l’arrivée à échéance du second mandat d’Akinwumi Adesina, la course est officiellement lancée, à la tête de la Banque africaine de développement (BAD). À la date butoir du 31 janvier 2025 pour le dépôt des candidatures à la présidence de la BAD, cinq figures majeures du paysage économique africain se sont déclarées candidates. Parmi les prétendants, Swazi Tshabalala, Sud-Africaine et ancienne vice-présidente principale, et le Sénégalais Amadou Hott, ancien envoyé spécial du Président de la BAD chargé de l’alliance pour les infrastructures vertes en Afrique, se présentent comme les candidats de la continuité.
Autre figure en lice, Sidi Ould Tah, Mauritanien et président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), bénéficie d’une expertise avérée dans la gestion des fonds internationaux. Sa candidature symbolise le pont entre l’Afrique et ses partenaires du Golfe. En effet, sous sa direction, les fonds propres de la BADEA ont été multipliés par quatre et les investissements annuels ont atteint un niveau record de 2,2 milliards de dollars en 2023. Ces performances ont valu à la banque qu’il dirige depuis dix ans des notations financières exceptionnelles.
Du côté de l’Afrique centrale, Mahamat Abbas Tolli, l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), défend un ancrage régional fort et une vision de la finance plus intégrée au sein de la sous-région. Enfin, Samuel Munzeli Maimbo, Zambien et ancien vice-président à la Banque mondiale, peu connu sur le continent, incarne une approche plus globale sous le prisme de Bretton Woods.
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Une élection sous haute surveillance
Le processus d’élection du président de la BAD est régi par des règles précises, établies pour garantir transparence et équité. Le Comité directeur du Conseil des gouverneurs, organe subsidiaire, est chargé de gérer le processus électoral. Ce comité supervise l’appel et le dépôt des candidatures, conformément aux critères d’éligibilité stipulés dans l’Accord portant création de la BAD. Les scrutins sont encadrés par des scrutateurs désignés parmi les gouverneurs, représentant à la fois les pays membres régionaux et non régionaux, tout en s’assurant qu’aucun pays ayant présenté un candidat n’y participe.
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L’organisation du scrutin se déroule selon un calendrier strict. En outre, le Conseil d’administration arrête l’état des pouvoirs de vote le dernier jour ouvrable du mois précédant l’élection. Ainsi, seuls les paiements effectifs au titre des souscriptions sont pris en compte pour l’attribution des voix. L’état des pouvoirs de vote est ensuite distribué aux gouverneurs dès leur enregistrement à l’assemblée électorale.
Les modalités du vote et de l’élection
Le vote, prévu pour mai 2025, nécessite une double majorité pour l’élection du Président : 50,01 % des voix des pays membres régionaux et 50,01 % des voix de l’ensemble des membres, régionaux et non régionaux. En outre, si cette majorité n’est pas atteinte dès le premier tour, des tours supplémentaires sont organisés, éliminant progressivement les candidats ayant obtenu le moins de voix. La communication de la liste officielle des candidats par le Comité directeur est attendue à la mi-février, lançant officiellement la campagne électorale. Cette échéance est cruciale, car elle déterminera les forces en présence et les alliances potentielles dans cette course au leadership de l’une des plus importantes institutions financières du continent.
Lire : Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah entre en lice
Cette élection, au-delà d’un simple renouvellement de poste, incarne des enjeux majeurs pour le développement économique de l’Afrique, dans un contexte mondial en mutation. Ainsi, chaque candidat apporte une vision et des compétences spécifiques, et le futur Président aura la lourde tâche de diriger la BAD vers de nouveaux horizons, répondant aux besoins d’une Afrique en quête de croissance inclusive et durable.
Au-delà des compétences individuelles des candidats, cette élection repose sur des dynamiques géopolitiques et des jeux d’alliances entre États membres. En effet, derrière les discours officiels, les tractations en coulisses et les grandes manœuvres ont commencé et chaque candidat devra mobiliser tout son réseau diplomatique et économique pour espérer accéder à ce fauteuil tant convoité.
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