Cette exhortation a été formulée par le Dr Yemi Kale à l’occasion du lancement officiel du Centre africain pour la recherche et l’innovation, en marge de l’édition 2025 de la Foire commerciale intra-africaine à Alger.
Dans un contexte où la transformation industrielle du continent reste un impératif stratégique, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) exhorte les États africains à augmenter considérablement leurs investissements dans la recherche et le développement (R&D). L’objectif selon l’institution financière est de renforcer l’autonomie technologique du continent et de favoriser un modèle de croissance basé sur l’innovation.
C’est à l’occasion du lancement officiel du Centre africain pour la recherche et l’innovation (ARIH), en marge de l’édition 2025 de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2025) à Alger, que cet appel a été formulé. Le Dr Yemi Kale, économiste en chef d’Afreximbank et directeur général du département Recherche, a souligné l’urgence d’un changement de cap. « L’Afrique ne représente que 3 % de la production scientifique mondiale, alors qu’elle est confrontée à une part écrasante des défis planétaires », a-t-il déclaré.
Des dépenses encore très insuffisantes en R&D
Selon le Dr Yemi Kale, les investissements africains dans la R&D restent largement en dessous des standards mondiaux, avec moins de 0,5 % du PIB y étant consacré, contre une moyenne de 2,2 % à l’échelle mondiale. « L’histoire économique démontre que les nations ayant misé sur la recherche ont jeté les bases de leur industrialisation. Pour être durablement compétitif, il faut investir dans la capacité à transformer les idées en produits », a-t-il affirmé.
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Le nouveau centre ARIH est le fruit d’une collaboration entre Afreximbank, l’Union africaine et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Il a pour vocation de soutenir et de valoriser la recherche africaine, en facilitant sa commercialisation dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie ou les technologies numériques.
Destiné aux chercheurs, universitaires et jeunes innovateurs, l’ARIH servira de plateforme d’échange, de formation et de financement de projets liés au développement économique intra-africain. Le ministère algérien de l’Enseignement supérieur assure la coordination technique de ce centre.
Un potentiel économique majeur à libérer
D’après les projections d’Afreximbank, porter les dépenses de R&D à 1 % du PIB d’ici 2030 permettrait au continent de générer jusqu’à 70 milliards de dollars supplémentaires par an dans des domaines comme l’agro-industrie, le digital ou la fabrication locale. Une telle dynamique réduirait la dépendance aux importations et renforcerait la place de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales, selon la banque.
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Organisée par Afreximbank, la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat de la ZLECAf, la Foire commerciale intra-africaine 2025 accueille à Alger des milliers de visiteurs, exposants et décideurs. Plus de 70 000 participants et 4 500 entreprises sont attendus, et l’événement vise à générer plus de 44 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements.