Ali Soumana est poursuivi pour « diffamation », « diffusion de fausses informations de nature à troubler l’ordre public » et « atteinte à la dignité humaine ».
Le directeur de publication de l’hebdomadaire ‘’Le Courrier’’, l’un des titres de presse les plus suivis au Niger, a été formellement inculpé lundi 8 septembre 2025, à la suite d’une plainte déposée par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. Selon des sources internes au journal, Ali Soumana est poursuivi pour « diffamation », « diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public », ainsi que pour « atteinte à la dignité humaine ».
D’après l’un de ses collègues, qui a requis l’anonymat, le journaliste devrait être transféré ce mardi à la prison de Say, située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Niamey.
Une arrestation sur fond d’enquête sensible
Ali Soumana avait été interpellé dès dimanche matin et placé en garde à vue à Niamey. Cette arrestation fait suite à un article publié fin août dans ‘’Le Courrier’’, qui portait sur une affaire de trafic présumé de cigarettes impliquant plusieurs hauts responsables. L’article évoquait une fraude estimée à plusieurs milliards de francs CFA, et mentionnait explicitement le nom du Premier ministre, ce qui a conduit ce dernier à engager une action en justice.
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Une situation alarmante pour la presse nigérienne
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte déjà tendu pour les professionnels des médias au Niger. Depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire en 2023, les restrictions à la liberté d’expression se sont multipliées, dénoncées par de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains.
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En juin dernier, deux journalistes de la radio Sahara FM, arrêtés à Agadez début mai, ont été placés en détention au sud de Niamey pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « complot contre l’autorité de l’État ». Dans un autre dossier, Hassane Zada, journaliste basé à Dosso (Sud-Ouest), est poursuivi pour avoir tenu des propos jugés injurieux envers le général Abdourahamane Tiani, l’actuel chef de la junte. Le parquet a requis cinq ans de prison à son encontre.
Notre Afrik avec AFP