Dans le cadre de la révision du Code des personnes et de la famille, l’Assemblée législative de transition a adopté, le 1ᵉʳ septembre, à l’unanimité, un projet de loi qui pénalise l’homosexualité.
Ce lundi 1ᵉʳ septembre, l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté une nouvelle loi introduisant des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour les personnes reconnues coupables de relations homosexuelles. Jusqu’à présent, aucune disposition du droit burkinabè ne ciblait spécifiquement les orientations sexuelles, bien que les personnes LGBTQ+ y vivent souvent dans la discrétion.
Selon le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, cette législation prévoit que ces peines sont assorties d’amendes. Il a également précisé que les ressortissants étrangers reconnus coupables seraient expulsés du territoire. Ce texte de loi a été adopté à l’unanimité par les 71 membres de l’Assemblée législative de transition, une institution non élue mise en place par les militaires au pouvoir depuis septembre 2022.

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Une réforme plus large du Code des personnes et de la famille
La pénalisation de l’homosexualité s’inscrit dans une révision plus globale du Code des personnes et de la famille. Ce texte modifié introduit également de nouvelles règles en matière de naturalisation. Il stipule qu’un étranger marié à un citoyen burkinabè devra désormais attendre entre cinq et sept ans pour pouvoir acquérir la nationalité.
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Déjà en août 2023, le Conseil supérieur de la communication, l’instance de régulation des médias, avait interdit la diffusion de chaînes de télévision accusées de « promouvoir l’homosexualité », illustrant ainsi le durcissement progressif des positions officielles sur le sujet.
Un contexte continental marqué par la répression
La situation au Burkina Faso s’inscrit dans une tendance plus large sur le continent africain, où une majorité des pays criminalisent les relations homosexuelles. Environ 30 des 54 États africains disposent de lois prohibant explicitement les actes entre personnes du même sexe. Dans certains pays comme la Tanzanie, la Zambie, la Sierra Leone ou encore la Gambie, ces infractions peuvent conduire à des peines de prison à perpétuité.