Tanzanie : Samia Suluhu Hassan déclarée gagnante avec 97,66 % des voix

Tanzanie : Samia Suluhu Hassan déclarée gagnante avec 97,66 % des voix

Le vote, entaché de trois jours d’affrontements et de troubles ayant fait plus de 700 morts d’après l’opposition, s’est tenu sans la présence des principaux rivaux de la présidente sortante qui avait accédé au pouvoir en 2021, suite au décès de John Magufuli et qui briguait, cette fois, sa propre élection.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a remporté l’élection présidentielle avec 97,66 % des suffrages, selon les résultats définitifs annoncés samedi à la télévision publique. Le scrutin, marqué par trois jours de violences électorales, s’est déroulé sans la participation effective de l’opposition, les principaux adversaires de la présidente ayant été incarcérés ou déclarés inéligibles.

Samia Suluhu Hassan avait accédé à la présidence en 2021, suite au décès de John Magufuli, et briguait cette fois sa propre élection. Initialement saluée pour l’assouplissement des mesures strictes mises en place par son prédécesseur, elle a ensuite été accusée de répression envers ses opposants, notamment dans les semaines précédant le scrutin.

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Des élections entachées de violences

Mercredi 29 octobre, jour des élections présidentielle et législatives, le pays de l’Afrique de l’Est a été secoué par des manifestations et affrontements violents. Selon l’opposition, environ 700 personnes auraient perdu la vie lors des manifestations. Samia Suluhu Hassan n’a pour sa part pas commenté ces événements.

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Malgré cette contestation, la cheffe de l’État sortante a recueilli 31,9 millions de voix sur 32,7 millions exprimées, d’après la commission électorale. Jacobs Mwambegele, représentant de l’instance, a déclaré à la télévision nationale : « Je déclare Samia Suluhu Hassan élue présidente de la République-Unie de Tanzanie, représentant le parti CCM ». Une cérémonie d’investiture était prévue dès samedi, malgré la coupure d’internet généralisée dans le pays de 68 millions d’habitants.

Une ambiance électorale tendue

Un journaliste de l’AFP a constaté mercredi une participation très faible dans certains bureaux de vote de Dar es Salaam, la capitale économique, habituellement très fréquentés. Des tirs et des manifestations ont éclaté alors que des centaines de personnes protestaient, incendiant un commissariat. Les violences se sont rapidement propagées à d’autres régions.

Selon John Kitoka, porte-parole du parti d’opposition Chadema, « environ 350 personnes sont mortes à Dar es Salaam et plus de 200 à Mwanza. En ajoutant les autres régions, le bilan s’élève à près de 700 morts ».

Une opposition marginalisée ?

Le parti Chadema, exclu du scrutin, avait appelé au boycott. Son leader, Tundu Lissu, arrêté en avril, est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale. Le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Mahmoud Thabit Kombo, a nié l’ampleur des violences lors d’une interview sur Al-Jazeera, affirmant que les incidents étaient limités à « des poches de violence » et qu’aucun chiffre officiel sur les victimes n’était disponible.

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Le chiffre avancé par l’opposition a été jugé plutôt crédible par une source diplomatique, évoquant des « centaines de morts ». Des sources sécuritaires ont donné des estimations similaires. Les hôpitaux et centres de santé ont généralement refusé de confirmer les données, et la coupure d’internet complique la vérification indépendante.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, “très inquiet”, a réclamé vendredi dans un communiqué une “enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d’utilisation excessive de la force”, appelant toutes les parties à la “retenue” et à “empêcher toute nouvelle escalade”.

Notre Afrik avec AFP

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