Décerné tous les trois ans, ce prix met en lumière la richesse et l’importance d’un parcours poétique marquant sur le continent africain.
La poétesse, romancière et philosophe ivoirienne Tanella Boni a été honorée par le prix Tchicaya U Tam’si de la poésie africaine lors de l’édition 2025 du Moussem culturel international d’Assilah. Ce prix, remis tous les trois ans, consacre l’excellence et la profondeur d’un parcours poétique emblématique du continent africain.
Une distinction qui salue une œuvre riche et engagée
C’est à l’unanimité que le jury de la 13ᵉ édition du prix Tchicaya U Tam’si, réuni dans le cadre de la 46ᵉ édition du Moussem d’Assilah (automne 2025), a choisi de couronner Tanella Boni. Son œuvre poétique, marquée par un engagement lucide et une sensibilité fine aux réalités sociales, a séduit les membres du comité pour sa force, sa cohérence et sa résonance humaine. Le jury a salué une écriture qui interroge les identités, donne voix aux femmes, et reflète les mutations profondes de l’Afrique contemporaine.
Le comité de sélection, placé sous la présidence du poète sénégalais Amadou Lamine Sall, lauréat du prix en 2018, réunissait plusieurs personnalités du monde littéraire et académique. Il était composé de Bios Diallo, écrivain mauritanien, Nabil Mansar, poète marocain, Abou Mbow, professeur sénégalais, Mohamed Nda, écrivain ivoirien, Catherine Savart, directrice littéraire française, ainsi que Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation Forum Assilah. Ensemble, ils ont conduit les travaux d’évaluation avec rigueur et exigence.
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Une figure majeure de la littérature africaine
Née à Abidjan en 1954, Tanella Boni est une intellectuelle, poétesse, romancière, essayiste et philosophe. Ancienne présidente de l’Union des écrivains de Côte d’Ivoire, elle est également membre associé de l’Académie du Royaume du Maroc et a activement participé à la vie littéraire de son pays, notamment à travers le Festival international de poésie d’Abidjan.
Le style d’écriture de Tanella Boni, qui est à la fois épuré et profond, se distingue par sa capacité à conjuguer exigence littéraire et réflexion critique sur les réalités contemporaines. Cette singularité lui a valu plusieurs distinctions prestigieuses, parmi lesquelles le prix Ahmadou Kourouma en 2005, le prix Antonio Viccaro en 2009, le prix Théophile Gautier de l’Académie française en 2018, ainsi que le prix du Festival international de poésie francophone en 2023. Son œuvre, reconnue bien au-delà des frontières ivoiriennes, incarne pleinement la portée panafricaine du prix Tchicaya U Tam’si.
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La cérémonie officielle de remise du prix aura lieu le jeudi 9 octobre 2025, en présence des membres du jury. Tanella Boni devient ainsi la deuxième poétesse ivoirienne à recevoir cette haute distinction, s’inscrivant dans une lignée d’auteurs africains. Créé en 1988 par Mohamed Benaïssa, alors secrétaire général de la Fondation Forum Assilah, le prix Tchicaya U Tam’si rend hommage à l’un des grands poètes congolais du XXᵉ siècle. Depuis sa création, ce prix célèbre les grandes voix poétiques du continent africain, en mettant à l’honneur les auteurs dont le travail allie vision, engagement et création littéraire.