Ce report est dû à une demande des avocats de la partie civile, qui souhaitent présenter de nouveaux témoignages qu’ils estiment déterminants pour l’évolution de l’affaire.
Ce vendredi 12 septembre, l’audience prévue à 9h devant la Haute Cour militaire a finalement commencé aux alentours de midi. À son ouverture, le président de la juridiction a rappelé qu’un verdict devait initialement être rendu le 21 septembre. Toutefois, une demande de réouverture des débats, formulée par les parties civiles la veille, a changé le cours de la séance.
La requête des avocats des parties civiles visait à présenter de nouveaux témoignages jugés cruciaux pour l’évaluation des dommages subis. Selon Me Kasombo Mayombo, avocat au barreau de Lomami et de Mbuji Mayi, représentant de plusieurs ONG engagées dans la défense des victimes, ces éléments vont permettre de mieux établir l’ampleur des préjudices, notamment à travers des données financières et des identités clés impliquées dans le financement présumé des rebelles du groupe armé AFC-M23.
Une suspension pour délibération
Face à cette requête inattendue, la Cour a suspendu l’audience pendant une vingtaine de minutes afin de délibérer. À son retour, elle a donné son feu vert à une brève remise, permettant ainsi à la partie civile de convoquer trois témoins supplémentaires. Ces intervenants devraient apporter des précisions sur les personnalités impliquées ainsi que sur les circuits bancaires par lesquels les fonds auraient transité.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Me Kasombo Mayombo a insisté sur l’importance de ces témoignages pour appuyer les demandes de réparation. « Les informations que nous souhaitons introduire sont décisives, notamment sur le plan financier. Il est essentiel de les entendre à ce stade de la procédure », explique-t-il.
Une tentative de requalification des charges
Selon ce représentant des ONG engagées dans la défense des victimes, les informations que les nouveaux témoins vont apporter seront déterminantes pour évaluer les réparations que l’État congolais pourrait réclamer. « Il s’agit de données chiffrées précises. Elles sont essentielles pour établir l’étendue des dommages, d’où l’urgence de les intégrer à la procédure », déclare-t-il.
Lire : RD Congo : le procès de Joseph Kabila ouvert devant la Haute Cour militaire
Lors de cette même audience, les avocats des parties civiles ont également sollicité la requalification des accusations pesant sur l’ancien président Joseph Kabila. Initialement poursuivi pour trahison, meurtre, viol et soutien présumé aux rebelles du M23, l’ex-chef d’État est désormais accusé, selon leurs dires, d’avoir utilisé une fausse identité pendant près de 18 ans. Un fait qui, selon eux, relèverait davantage de l’espionnage.
Il est à noter que depuis le début du procès le 25 juillet, Joseph Kabila ne s’est jamais présenté devant la Cour. Il n’est pas non plus représenté par un avocat. Malgré cette absence persistante, il a réagi publiquement au début du mois, sans toutefois se soumettre au processus judiciaire en cours.