Les autorités gambiennes ont annoncé dans un communiqué dimanche 23 novembre que le candidat non retenu à la présidentielle d’octobre 2025 a atterri sur leur territoire pour des «raisons humanitaires», où il se trouve depuis le 7 novembre.
Le gouvernement gambien a indiqué dimanche 23 novembre avoir accueilli sur son sol l’opposant camerounais Issa Tchiroma Bakary, invoquant des «raisons humanitaires» ainsi que la nécessité de garantir sa sécurité. L’ancien ministre, désormais figure majeure de l’opposition, affirme avoir remporté la présidentielle du 12 octobre face au chef de l’État sortant Paul Biya, réélu pour un huitième mandat selon les résultats officiels. Âgé de 92 ans, Paul Biya a été crédité de 53,66 % des suffrages, un chiffre contesté par Issa Tchiroma qui revendique la victoire.

Un exil présenté comme temporaire
Selon le communiqué du ministère gambien de l’Information, Issa Tchiroma est accueilli en Gambie depuis le 7 novembre. Les autorités affirment vouloir lui offrir une protection «le temps que se poursuivent les discussions pour parvenir à une solution pacifique et diplomatique aux tensions post-électorales». Banjul insiste toutefois sur le fait que son territoire ne servira pas de plateforme pour des actions hostiles envers un autre État.
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Une réélection contestée et des manifestations violemment réprimées
Le maintien au pouvoir de Paul Biya a déclenché une vague de manifestations à travers le Cameroun, dont plusieurs ont été brutalement dispersées. À la veille de l’investiture du chef de l’État, Issa Tchiroma déclarait sur ses réseaux sociaux qu’«il existe désormais deux présidents : celui élu par le peuple camerounais, que je suis, et celui désigné par le Conseil constitutionnel», réaffirmant ainsi sa position de vainqueur légitime du scrutin.
Répression et inquiétudes autour des droits humains
Issa Tchiroma, qui a plusieurs fois exhorté ses partisans à défendre ce qu’il considère comme sa victoire, bénéficie d’un soutien visible mais limité sur le terrain. Après l’annonce officielle de la réélection de Paul Biya le 27 octobre, des rassemblements de jeunes ont éclaté dans diverses villes, avant d’être violemment dispersés.
Lire : Présidentielle au Cameroun : Issa Tchiroma revendique la victoire
Le gouvernement camerounais a reconnu l’existence de «pertes en vies humaines» sans fournir de chiffres ni de précisions sur les lieux et dates. De son côté, Human Rights Watch a fermement dénoncé le recours à la force létale et les arrestations massives survenues lors de la répression des manifestations post-électorales.
Notre Afrik avec AFP







