D’après le Premier ministre japonais, cette démarche reflète l’engagement de son pays à accélérer la transition numérique sur le continent et à favoriser l’émergence d’emplois à haute valeur ajoutée.
Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a annoncé le 20 août que son pays va former 30 000 spécialistes africains dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) au cours des trois prochaines années. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du Japon de renforcer la transformation numérique du continent et de stimuler la création d’emplois qualifiés. Cette déclaration a été faite lors de la 9ᵉ édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-9), qui se tient à Yokohama jusqu’à ce 22 août.

Transfert de savoir-faire et partenariats académiques
Shigeru Ishiba a précisé que le Japon va mettre à disposition son expertise technologique pour « co-construire des solutions durables » aux défis structurels de l’Afrique. Selon l’agence Kyodo News, cette ambition va passer notamment par la création de programmes universitaires axés sur l’IA et la science des données, en partenariat avec des établissements africains.
Ces formations seront déployées dans des dizaines d’universités, notamment au Kenya et en Ouganda, et porteront sur les applications concrètes de l’IA dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et la logistique. Le projet va également bénéficier de l’implication de Yutaka Matsuo, expert de renom et professeur à l’université de Tokyo.

Une ambition économique régionale et durable
Le Premier ministre a également évoqué la création d’un espace économique entre l’océan Indien et le continent africain, destiné à renforcer l’intégration régionale et à soutenir l’industrialisation. Cette zone viserait à faciliter les échanges commerciaux et les investissements privés.
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Par ailleurs, Tokyo s’est engagé à accorder jusqu’à 5,5 milliards de dollars de prêts à plusieurs pays africains, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), afin de favoriser un développement économique durable et d’apporter des solutions à la problématique croissante de l’endettement sur le continent.
Financer la transition verte
En parallèle, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et des partenaires du secteur privé vont mobiliser 1,5 milliard de dollars pour des projets à impact, ciblant la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique.
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Contrairement aux éditions précédentes de la TICAD, le gouvernement japonais n’a pas précisé cette année le montant global des financements destinés au continent. Toutefois, la nouvelle approche, axée sur l’investissement dans le capital humain, l’économie verte et le développement inclusif, semble conçue pour se distinguer de la stratégie chinoise, centrée sur les grands projets d’infrastructure financés par la dette.