Au total, quelque 860 000 électeurs étaient appelés à trancher entre douze prétendants à la magistrature suprême. Selon la Commission nationale des élections (CNE), le taux de participation provisoire dépasse les 65 %.
Les citoyens de Guinée-Bissau se sont rendus aux urnes le dimanche 23 novembre dans une atmosphère sereine pour élire leur futur président ainsi que les membres du Parlement. Beaucoup espèrent que ce double scrutin marque la fin des turbulences politiques qui secouent régulièrement le pays.
Au total, quelque 860 000 électeurs étaient appelés à trancher entre douze prétendants à la magistrature suprême. L’enjeu est de taille pour un pays marqué, depuis son indépendance, par une succession de crises institutionnelles, quatre coups d’État et de multiples tentatives de putsch. Le vote s’est toutefois déroulé sans la participation du PAIGC, principal parti d’opposition ni de son candidat, tous deux absents du processus électoral.

Une participation solide et un vote sans incidents
Selon la Commission nationale des élections (CNE), le taux de participation provisoire dépasse les 65 %. Le secrétaire exécutif adjoint de l’institution, Idriça Djalo, a salué la mobilisation importante, notamment chez les jeunes et les femmes. Bien que légèrement inférieure aux 73 % enregistrés en 2019, cette participation est perçue comme un signe encourageant. Il a également souligné que la journée électorale s’était déroulée dans le calme sur l’ensemble du territoire.
Les premiers résultats sont attendus d’ici jeudi 27 novembre. Dans les centres de vote visités par des journalistes, le dépouillement a débuté sous l’observation de représentants des candidats et de missions étrangères. Tout au long de la journée, les électeurs se sont présentés en flux modérés dans les bureaux visités par la presse à Bissau comme dans les régions.

Voix de citoyens et défis persistants
À la sortie d’un bureau de vote, Aminata Baldé, employée de maison vêtue d’un boubou vert, a partagé son espoir de voir le pays «enfin se développer» et de consolider la paix. Avec près de 40 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, la Guinée-Bissau figure parmi les nations les plus démunies et est souvent accusée de servir de zone de transit pour le trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe, un phénomène amplifié par son instabilité politique chronique.
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Le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, a voté en fin de matinée à Gabou, dans l’est du pays. Il a rappelé fermement que seule la CNE était habilitée à annoncer les résultats, mettant en garde ses adversaires contre toute proclamation anticipée. Âgé de 53 ans, Embalo espère l’emporter dès le premier tour. En cas de victoire, il deviendrait le premier dirigeant depuis l’avènement du multipartisme en 1994 à accomplir deux mandats consécutifs.
Son principal concurrent, Fernando Dias, soutenu par le puissant PAIGC, ancien parti unique et principale formation d’opposition, dont le chef, Domingos Simões Pereira, a vu sa propre candidature rejetée pour dépôt tardif.
Un parti historique écarté des deux scrutins
Fernando Dias, qui a voté à Mansoa, s’est dit porté par une population en quête de changement. Le PAIGC, qui avait conduit le pays à l’indépendance en 1974, est également exclu des législatives du fait d’un dossier soumis hors délai. Ces élections doivent pourtant renouveler les 102 sièges du Parlement, dissous en décembre 2023 par le président Embalo, qui gouverne depuis par ordonnances.
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L’opposition dénonce une «manipulation» et estime que le mandat du président a expiré le 27 février dernier. Malgré ces tensions, la campagne électorale s’est déroulée dans une ambiance festive et sans incidents signalés.
Notre Afriik avec AFP







