Dans un communiqué, Pierre-Olivier Sur, l’un des avocats français de la famille Bongo, a qualifié le procès de politique et populiste, rejetant fermement l’idée que ses clients retournent au Gabon.
L’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo, et son fils Noureddin Bongo Valentin, ne se rendront pas à Libreville pour le procès prévu du 10 au 14 novembre, a annoncé mercredi leur avocat. Les deux membres de la famille de l’ex-président Ali Bongo sont poursuivis notamment pour détournement de fonds publics. « Un procès politique et populiste », selon leurs avocats.
Dans un communiqué, Pierre-Olivier Sur, avocat français de la famille Bongo, a fermement rejeté l’idée que ses clients retournent au Gabon. « Il est impensable d’attendre de Sylvia et Noureddin qu’ils reviennent sous la garde de ceux qu’ils considèrent comme leurs bourreaux », a-t-il déclaré. L’avocat qualifie le procès à venir de « spectacle populiste », dénonçant une procédure entachée de pressions politiques et d’irrégularités judiciaires, qui ne respecterait ni les normes nationales ni les principes du droit international.

Aucune convocation reçue selon les avocats
Les conseils de la famille Bongo, François Zimeray et Pierre-Olivier Sur, affirment avoir été informés du procès par voie de presse, sans qu’aucune notification officielle n’ait été adressée à leurs clients, actuellement en liberté provisoire à Londres. Ils accusent également les autorités judiciaires gabonaises d’avoir précipité le calendrier du procès, alors qu’un recours déposé en juillet est encore en cours d’examen devant la Cour de cassation.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Les avocats rappellent qu’une vidéo diffusée en juillet montre une magistrate gabonaise reconnaissant avoir subi des pressions de la junte militaire pour engager des poursuites contre Sylvia et Noureddin Bongo. Ils accusent les procureurs et juges gabonais de céder à des pressions politiques visant à satisfaire le général Oligui Nguema, aujourd’hui à la tête de l’État, en organisant un procès précipité et médiatique.
20 mois de détention avant une libération sous conditions
Sylvia Bongo, 62 ans, et Noureddin, 33 ans, avaient été arrêtés le soir du coup d’État du 30 août 2023, ayant conduit à la chute d’Ali Bongo. Ils ont été détenus pendant 20 mois avant d’être autorisés à quitter le Gabon sous contrôle judiciaire.
Lire : Gabon : Oligui Nguema promet un « procès juste » pour Sylvia Bongo et son fils
En mai 2024, Ali Bongo, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin, tous de nationalité française, ont déposé une plainte avec constitution de partie civile en France. L’ex-président accuse le nouveau pouvoir de séquestration arbitraire, tandis que son épouse et son fils dénoncent avoir été systématiquement torturés : coups, électrocution, simulacres de noyade et autres violences qu’ils imputent à des militaires proches du président Oligui Nguema.
Notre Afrik avec AFP