Le 16 octobre, 26 personnes arrêtées lors des manifestations de l’opposition du samedi 11 octobre ont été condamnées pour « trouble à l’ordre public », tandis que dès le lendemain, un arrêté suspendait, pour deux mois, les rassemblements politiques, sauf pour les cinq candidats en lice.
26 manifestants arrêtés samedi 11 octobre lors de la manifestation organisée par l’opposition ivoirienne malgré son interdiction ont été condamnés jeudi 16 octobre à trois ans de prison, notamment pour « trouble à l’ordre public », selon leurs avocats. 105 autres personnes doivent être jugées dans les prochains jours à Abidjan, selon Roselyne Serikpa, avocate de la défense. Les autorités affirment que des messages retrouvés sur les téléphones de certains suspects contiendraient des incitations à la violence, qualifiées d’actes terroristes par le procureur.
Lors des manifestations, un homme a été abattu par des assaillants non identifiés à Bonoua, selon la police. L’opposition avance un bilan plus lourd, évoquant deux à trois morts à travers le pays.

Des interdictions de manifester
À huit jours du scrutin présidentiel, les autorités ivoiriennes ont renforcé les restrictions sur les rassemblements politiques. Le vendredi 17 octobre, un arrêté ministériel a suspendu, pour une période de deux mois, toute manifestation ou réunion publique organisée par des partis politiques, à l’exception de celles autorisées pour les cinq candidats officiellement retenus.
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Cette interdiction touche particulièrement les deux principaux partis d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dont les leaders, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont été écartés de la course électorale par le Conseil constitutionnel. Ces formations, réunies au sein du Front commun, avaient récemment lancé des appels à la mobilisation contre la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat controversé.
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Amnesty International appelle à cesser les répressions
L’organisation Amnesty International a exhorté les autorités ivoiriennes à cesser la répression des manifestations pacifiques. En réponse, le ministre de la Justice, Sansan Kambilé, a souligné que le droit de manifester peut être restreint pour garantir la sécurité nationale et l’ordre public. Il a qualifié les récentes mobilisations de « subversives » et de violentes, incompatibles selon lui avec les exigences de la loi.
Notre Afrik avec AFP