Au 2ᵉ Sommet Afrique-Caraïbes, Mahmoud Ali Youssouf a réclamé des réparations concrètes pour lutter contre les injustices et inégalités héritées du passé colonial.
À l’occasion du 2ᵉ Sommet Afrique-Caraïbes, qui s’est ouvert dimanche 7 septembre à Addis-Abeba en Éthiopie, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a invité les anciennes puissances coloniales à faire face à leur passé. Il a plaidé pour une reconnaissance formelle des crimes historiques, accompagnée de réparations tangibles, en vue de mettre fin aux inégalités structurelles et aux injustices persistantes envers les populations africaines et leurs descendants.
S’exprimant dans le cadre du sommet organisé sous le thème « Partenariat transcontinental pour une justice réparatrice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations », Mahmoud Ali Youssouf a insisté sur le fait que la simple expression du remords est insuffisante. « Les demandes de réparations sont légitimes. Elles visent à honorer la mémoire de nos ancêtres et à corriger les déséquilibres encore visibles dans nos sociétés », a-t-il affirmé.
Un système hérité d’un passé douloureux
Le président de la Commission a rappelé que l’esclavage, la traite négrière et la colonisation ont profondément bouleversé le destin de millions d’Africains. Selon lui, ces pages sombres continuent d’influencer l’ordre économique mondial actuel, qui demeure fondé sur des rapports de force hérités de cette époque. « La justice réparatrice n’est pas une demande de charité, mais une exigence d’équité », a-t-il martelé.
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Renforcer la solidarité afro-caribéenne
Le président de la Commission de l’UA a également souligné le rôle que doivent jouer l’Union africaine et la CARICOM (Communauté des Caraïbes) dans la construction d’un front commun. Leur collaboration doit aller au-delà des revendications historiques pour inclure le commerce, l’investissement, l’innovation et la recherche, éléments essentiels à un développement équitable et durable entre les deux régions.
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Au nom du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, son représentant spécial Parfait Onanga-Anyanga a exprimé le soutien de l’ONU aux dynamiques en cours. Il a salué l’émergence d’un consensus mondial en faveur de la réforme des grandes institutions internationales, notamment le Conseil de sécurité et les organes financiers de Bretton Woods, jugés inadaptés aux réalités contemporaines.